A l'instar des Spider-man et autres super-héros rebootés à tout va voici que c'est le tour du peut-être plus célèbre des super-héros en collant et cape qui est annoncé comme étant le premier film du DC Universe, où comment tenté de relancer une énième fois les films DC Comics pour concurrencer une énième fois le Marvel Universe. Le soucis est que normalement il était prévu d'étendre déjà l'univers DC avec Henry Cavill qui reprendrait la cape après son apparition dans "Man of Steel" (2013) de Zack Snyder, mais après l'aventure laborieuse autour des deux versions "Justice League" (2017-2021) les plans ont commencé à changer jusqu'à prendre un virage plus franc après l'échec cuisant de "Black Adam" (2022) de Jaume Collet-Serra. Donc doucement mais sûrement Zack Snyder quitte le navire et, ironie du sort, est remplacé aux commandes par un réalisateur issu de Marvel, soit James Gunn qui a cartonné avec "Les Gardiens de la Galaxie" (2014-2023). Ainsi, ce reboot d'abord intitulé "Superman Legacy" James Gunn assume les casquettes de Producteur-réalisateur-scénariste pour un budget total de 225 millions de dollars puis est finalement rebaptisé sobrement "Superman" comme pour faire table rase des films précédents. Désormais avec les pleins pouvoirs, James Gunn réunit ses fidèles qui le suivent depuis Marvel entre autre, au casting un peu et surtout dans son équipe technique retrouvant ainsi le compositeur John Murphy et le superviseur Effets Spéciaux Stephane Ceretti... On retrouve donc Superman, mais sans revenir sur ses origines, le super-héros est déjà connu et plus ou moins accepté par les humains, et cette fois il a un chien nommé Krypto. Mais surtout on retrouve Clark Kent alias Superman qui est guidé essentiellement et viscéralement par sa foi inébranlable en la bonté humaine parfois à ses risques et périls...
Donc après Henry Cavill, le nouveau Superman est incarné par un inconnu, David Corenswet aperçu dans "Pearl" (2022) de Ti West et "Twisters" (2025) de Lee Isaac Chung. La nouvelle Loïs Lane est interprétée par Rachel Brosnahan révélée dans "Unborn" (2009) de David S. Goyer et vue depuis dans "Sublimes Créatures" (2013) de Richard LaGravanese, "The Finest Hours" (2016) de Criag Gillepsie ou "The Amateur" (2025) de James Hawes. N'oublions pas l'ennemi ultime Lex Luthor joué par Nicholas Hoult (qui avait été pressenti un temps pour Superman !) vu récemment face au mythe vampire dans "Renfield" (2023) de Chris McKay et "Nosferatu" (2025) de Robert Eggers. Parmi les autres super-héros ou super-vilains citons ensuite Edi Gathegi qui retrouve Nicholas Hoult après "X-Men : le Commencement" (2011) de Matthew Vaughn et apparu entre autre dans "Sa Dernière Volonté" (2020) de Dee Rees ou "Aporia" (2023) de Jared Moshe, Nathan Fillion fidèle de James Gunn depuis "Horribilis" (2006) et surtout incarne plusieurs super-héros vocalement comme Superman et surtout Green Lantern dans divers films et séries animées (2009-...), Isabela Merced vue dans "Alien : Romulus" (2024) de Fede Alvarez et le râté "Madame Web" (2024) de S.J. Clarkson, Frank Grillo également habitué du Marvel Universe (2014-2019) et qui signe un retour remarqué après des dizaines de films ineptes pour has-been depuis les efficaces "Boss Level" (2021) et "Copshop" (2021) tous deux de Joe Carnahan, puis Milly Alcock remarquée et révélée par la série TV "House of the Dragon" (2022-2024). Citons ensuite Skyler Gisonda aperçue dans "The Amazing Spider-Man" (2012-2014) et "Licorice Pizza" (2022) de Paul Michael Anderson, Wendell Pierce vu dans "Malcolm X" (1992) de Spike Lee ou "Selma" (2014) de Ava DuVernay et plus récemment dans "Thunderbolts*" (2025) de Jake Schreier, Pruitt Taylor Vince gueule connue dans "Sailor et Lula" (1990) de David Lynch ou "Tueurs Nés" (1994) de Oliver Stone et "Bird Box" (2018) de Susanne Bier, Mikaela Hoover fidèle de James Gunn également depuis "Super" (2010) et retrouve donc logiquement et le frère du réalisateur Sean Gunn, ainsi que Bradley Cooper fameuse voix du Rocket de la franchise "Les Gardiens de la Galaxie" (2014-2023) ici en simple caméo, et retrouve donc à l'affiche aussi Michael Rooker pour un caméo vocal, ainsi qu'un autre caméo vocal pour Alan Tudyk spécialiste qui prête sa voix dans quasi toutes les dernières productions Disney de ces quinze dernières années mais vu aussi devant la caméra dans l'hilarant mais sanglant "Tucker and Dale fightent le Mal" (2010) de Eli Craig et le conte revisité "Peter Pan et Wendy" (2023) de David Lowery... Quitte à faire son reboot James Gunn ose et tente réellement se réinventer le super-héros et sur ce point tant mieux et heureusement. Mais comme toute audace il y a les idées bienvenues et les paramètres qui doivent rester intangibles et c'est bien là que le bât blesse. D'abord il y a les éléments dévoilés par la bande-annonce qui se confirme, par exemple Loïs Lane/Brosnahan est étonnament froide et hautaine, elle serait presque antipathique sans étincelle avec ni Clark Kent ni Superman de surcroît, ce dernier est par contre parfaitement incarné par le nouveau venu David Corenswet malgré un costume aussi ringard que kitsh (genre kimono en gros coton de judo et style années 60-70). Ensuite on note que le chien Krypton est effectivement un chien fou fou, a en devenir assez irritant surtout qu'il devient à la fois running gag et essentiel à la survie de son maître. Bon point aussi pour Lex Luthor assuré à merveille par le toujours impeccable Nicholas Hoult bien que son personnage soit biaisé par l'enjeu pathétique de l'intrigue.
ATTENTION SPOILERS !... On apprend que Luthor fait tout ça parce qu'il hait tout bonnement et tout simplement Superman ! Une raison aussi primaire et simpliste manque carrément de coffre et d'envie, et quitte à être un génie du mal pourquoi s'intéresser "seulement" à un tout petit pays assez insignifiant. Et que dire du message des parents kryptoniens qui brisent en morceau la mission humaniste de paix de Superman et donc le mythe originel ?!... FIN SPOILERS !... Une intrigue qui surprend à la fois par son manque d'originalité et par le choix de casser la légende du sauveur de l'humanité comme en son temps un certain prince Aktarus dans la série animée culte "Goldorak" (1975-1977). Sinon le récit reste assez rythmé pour tenir en haleine, avec des personnages secondaires plutôt bien vus et bien amenés, qui amènent aussi une certaine fantaisie en plus de Krypto même si les gags ne sont pas tous très drôles. Certaines séquences restent marquantes, et le fait que Superman soit un peu bousculé est plutôt intéressant et offrent plus de failles que l'éternel homme invincible qui s'en sort toujours trop facilement. Une scène finale aurait été une scène post-générique idéale, elle arrive donc un peu comme un cheveu sur la soupe, mal amenée et peu subtile, tandis que deux autres scènes post-génériques s'avèrent les plus vaines et les plus inutiles jamais vues des univers DC comme Marvel ; James Gunn assume car il ne veut pas en tenir compte paraît-il pour lui laisser toute liberté pour la suite, mais alors on se demande pourquoi les ajouter ?! En conclusion un reboot mi-figue mi-raisin, qui n'arrive pas au niveau de l'excellent (rappelons-le) "Man of Steel" (2013) de Zack Snyder.
Note :