Ponte du cinéma asiatique et hong-kongais avec des titres emblématiques comme "Zu, les Guerriers de la Montagne Magique" (1983), la saga "Il était une Fois en Chine" (1991-1994) ou "Detective Dee" (2010-2018) ou plus récemment "La Bataille du Lac Changjin" (2021-2022) co-signé avec Chen Kaige et Dante Lam, le réalisateur-scénariste Tsui Hark revient à 75 ans avec le genre Wu Xia-Pian dans une fresque historique dont les chinois sont friands à la gloire de leur Histoire. Et pour ce projet il adapte le roman éponyme (1957) de Jin Yong alias Louis Cha, écrivain le plus emblématique du genre au point où souvent les lecteurs adoptent ses versions comme réalité historique. L'oeuvre de l'auteur a d'ailleurs été porté plusieurs fois sur grand écran dont on peut citer "La Rage du Tigre" (1971) de Chang Cheh, "Le Poison et l'Epée" (1993) de Poon Man-Kit, "Les Cendres du Temps" (1994) de Wong Kar-Wai ou "Sakra, la Légende des Demi-Dieux" (2023) de et avec Donnie Yen. Il faut attendre les chiffres au box-office mais il y a peu de doute quant aux suites puisqu'il existe deux autres volets au roman à attendre... Un jeune guerrier, Guo Jing, a appris les plus arts martiaux dont le Sutra des Neuf Yin et les Dix-Huit Paumes du Dragon Descendant, mais il se retrouve au milieu d'une guerre qui semble inévitable entre les mongols de Genghis Khan et la Dynastie Song. Dans un contexte de luttes intestines et de complots ses pouvoirs deviennent un enjeu considérable...
Le jeune guerrier est joué par Xiao Zhan essentiellement vu à la télévision outre des films comme "Chasseur de Monstres 2 : le Destin du Royaume" (2018) de Raman Hui ou "Jade Dynasty" (2019) de Siu-Tung Ching. Genghis Khan est incarné par Bayaertu alias Jiang Jiahui remarqué dans "Urga" (1991) de Nikita Mikhalkov et plus récemment dans "Creation of the Gods : Kingdom of Storms" (2023) de Wuershan après lequel il retrouve Tumenbayaer révélé dans "Le Dernier Loup" (2015) de Jean-Jacques Annaud et vu dans "Song of Love" (2019) de Jun Peng. Citons ensuite la star Tony Leung Ka-Fai qui retrouve son réalisateur pour la 8ème fois depuis "Le Syndicat du Crime 3" (1989) et vu entre temps également dans "L'Amant" (1992) de Jean-Jacques Annaud, "Les Cendres du Temps" (1994) ou le dyptique "Election" (2004-2005) de Johnnie To après lesquels il retrouve son partenaire Bun Yuen vu entre autre dans "Opération Dragon" (1973) de Robert Clouse ou "The Blade" (1995) de Tsui Hark. Citons encore Ada Choi actrice apparue notamment dans Fist of Legend" (1994) de Gordon Chan, "Tung Moon" (2009) de Herman Yau ou ""S" Fung Bou" (2016) de David Lam, Zhuang Dafei vu dans "Nian Hui Bu Neng Ting !" (2023) de Runnian Dong et "Chang'an De Li Zhi" (2025) de Da Peng, Haitao Li vu surtout chez Tsui Hark et Johnnie To dans "Breaking News" (2004) et "Vengeance" (2009) tous deux de Johnnie To, puis "Seven Swords" (2005) de Tsui Hark et du collectif "Triangle" (2007) du Johnnie To, Tsui hark et Ringo lam, Alan Aruna apparu récemment dans "Pang Kuang Zhi Ren" (2024) de Zhuo Chen et "Mo Sha" (2024) de Sam Quah, Xing Yu vu dans "Crazy Kung-Fu" (2004) de Stephen Chow, "Ip Man" (2008) de Wilson Yip, "Bodyguards & Assassins" (2009) de Teddy Chan et retrouvant Tsui hark après "La Bataille de la Montagne du Tigre" (2013), Yuming Du vu dans "Les Guerriers de l'Empire Céleste" (2003) de Ping He et plus récemment "Sakra, la Légende des Demi-Dieux" (2023) de et avec Donnie Yen et Ka-Wai kam, pusi n'oublions pas les révélations féminines Zhang Wenxin et Xinyang Li... La partie pré-générique est une ouverture poussive et ennuyeuse qui ne promet rien de bon avant un générique esthétiquement absolument sublime comme de la poussière aux yeux puisque très vite on se dit qu'on ne reconnaît pas la flamboyance de Tsui Hark. Le rythme est trop lent, avec des scènes étirées en longueur alternant entre séquences ennuyantes et ennuyeuses, lourdes car souvent sans grand intérêt comparées leur durée, et des séquences d'action bien moins virevoltantes que ses précédents films. Ce film mixe et mélange tous les paramètres du genre dans un cahier des charges qui souffre d'un embouteillage narratif.
Le pire est que deux autres éléments finissent par agacer ou gêner les quelques éléments de réussite. Ainsi on ne peut accepter une qualité visuelle aussi médiocre pour une telle production, les effets spéciaux sont très limites avec une présence numérique hideuse omniprésente il n'y a quasiment pas un décor naturel, la CGi est partout et d'autant plus visible que la qualité est à des années-lumière des productions occidentales. Puis ensuite il y a la voix of, trop envahissante et surtout qui n'a rien d'intéressant à dire tant elle est sur-explicative. Le récit se retrouve inutilement alambiqué, oscillant entre des redîtes ou des scènes superflues qui brisent toute tentative de souffle épique ce qui est un comble pour une fresque historico-fantastique digne de ce nom. Il y a bien quelques passages aux bribes TsuiHarkiennes évidentes, un triangle amoureux plutôt bien traité et quelques plans icôniques inspirés mais tout ça reste trop rare devant l'inconsistance de l'ensemble. Tout ca manque de fluidité et d'un visuel mieux travaillé. Dommage...
Note :
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