Julie se tait

Par Dukefleed
Que de tennis!!!

Julie, jeune espoir du tennis belge, toute proche du graal, rejoindre l’équipe nationale ; lorsque son entraineur est mis à l’écart suite au suicide d’une joueuse, elle décide de se taire. « Slalom » traitait aussi de l’emprise d’un entraineur sur son athlète, avec les fabuleux Jeremy Rénier et Noée Abita. Ce film mettait au cœur du dispositif le prédateur et ses stratégies. Là, Leonardo Van Djil, pour son premier long, primé à la semaine de la critique cannoise de 2024, nous place juste après les faits pour assister au mutisme du sportif. Mutisme pourquoi ? Par culpabilité, pour défendre sa place en équipe nationale et ne pas faire de vague, par loyauté,… ? On ne le saura jamais même arrivé au terme du film ; et pourtant le sujet du film est la libération de la parole. Tout comme, le mystère autour de cette emprise, de quoi s’agit-il ? Abus sexuels, maltraitance mentale, emprise psychologique,…? Beaucoup trop de question sans réponse pour un film qui à trop vouloir éviter le pathos en montrant trop ; choisi d’alléger tellement son propos en éludant avec force de nombreux détails qu’il finit par ne pas nous faire comprendre ce qu’il cherche à dénoncer. Produit par les Dardenne, le jeune metteur en scène colle au plus près de son actrice, Tessa Van den Broeck, qu’il nous montre la moitié du temps en train de s’entrainer. Que c’est long, surtout que dans son casting amateur, le jeune fille est très probablement meilleure au tennis qu’à la comédie.

Ce film parvient malgré tout à créer une atmosphère étouffante autour de ce silence. Il a le mérite aussi de tenter de décortiquer les méfaits et les mécanismes de l’emprise dans le milieu sportif, milieu dans lequel les jeunes sont très vulnérables à ce type de comportement. Même si c’est parfois barbant comme un match de fond de court, Leomardo Van Djil observe et restitue élégamment les non-dits.

Pas indispensable.

Sorti en 2025

Ma note: 11/20