Séries – PEE-WEE AS HIMSELF – 16/20 | HANDMAID’S TALE S06 – 15/20 | VRAIS VOISINS, FAUX AMIS – 13/20

PEE-WEE AS HIMSELF (HBO MAX) – 16/20 : J’avais vaguement entendu parlé de Pee-wee Big Adventure, le 1er film de Burton, mais n’avais pas idée du phénomène qu’avait été le personnage de Pee-wee Herman aux Etats-Unis. Ecouter Paul Reubens (le vrai nom de Pee-wee) raconter son histoire dans cette série documentaire est à la fois fascinant, drôle, déroutant mais aussi parfois d’une infinie tristesse. On le voit face caméra, ne se départissant jamais de son sourire facétieux malgré ses 70 ans (il en faisait 50), faire tourner le réalisateur en bourrique tout en laissant paraitre une peur panique de ne pas maitriser le récit (il se savait mourant au moment des interviews). On découvre un destin animé par une ambition hors du commun, de ses débuts dans la culture underground à son arrivée à LA où il fera tout pour réussir, jusqu’à effacer complétement son passé et renier son identité. Il atteindra les sommets, mais à quel prix…
Un portrait passionnant, qui raconte en creux l’impossibilité pour les artistes LGBTQ+ à percer en s’assumant jusqu’à très récemment (et encore, ce n’est pas une évidence de nos jours). Un must see.
THE HANDMAID’S TALE S06 (OCS Ciné+) – 15/20 : Toujours porté par l’élégance et la sophistication de sa mise en scène et son style vaporeux et éthéré, cette dernière saison ne déçoit pas. Elle n’ennuie jamais, replace des enjeux majeurs en son cœur, et après un petit coup-de mou au milieu de l’intrigue, nous emmène vers son dénouement avec une tension aussi forte qu’à ses débuts.
Alors que Gilead tente d’adoucir son image à l’international avec New Bethleem, June continue la lutte, pas toujours très adroitement, avec le double objectif de faire payer Gilead et de retrouver sa fille aînée. Selena, sans doute le personnage le plus complexe, suit quand à elle son propre destin, forcément lié à celui June, et doit composer avec son passé et ses valeurs contradictoires.
En s’achevant sans donner toutes les résolutions, la série passe le message que le combat ne s’arrête jamais et confirme son statue de grande série féministe et de lutte contre les oppressions. Elle fut, avant toute autre, un warning call, un rappel que rien n’est acquis, nul part. Cela devrait résonner d’autant plus fort dans un monde où Trump obtient un deuxième mandat et des gouvernements réactionnaires sont élus un peu partout en Europe…

VRAIS VOISINS, FAUX AMIS S01 (AppleTV+) – 13/20 : Vrais voisins, faux amis est une série étrange, difficile à définir. Le rythme est changeant d’un épisode à l’autre, entre thriller, romance, Whodunit et comédie noire. Elle repose beaucoup sur le charisme de John Ham, son atout numéro un. Et comme son perso, on se prend au jeu. Il est assez jubilatoire de voir son personnages foutre le bordel dans ce voisinage en apparence propret (mais évidemment pas tant que ça) et mettre en lumière l’obscénité du monde des super-riches. Pas sûr qu’une saison 2 soit nécessaire, mais elle est commandée et on sera là.