De Dean DeBlois
Avec Mason Thames, Gerard Butler, Nico Parker
Chronique : Première adaptation live d’une franchise Dreamworks, Dragons est une vraie réussite.
L’exercice est par nature suspect et les procès en inutilité sont légitimes quand un film reprend quasi plan par plan l’animation originale. D’autant plus lorsque le réalisateur est le même. Les tentatives de Disney, bien que lucratives, se sont souvent avérées catastrophiques, ne parvenant que rarement à retrouver la magie du matériau initial. Au moins Dragons parvient-il à reproduire l’émerveillement provoqué par l’original. Est-il nécessaire ? Non. Mais vaut-il malgré tout le détour ? Certainement. Car cette version live n’affaiblit pas, ni n’affadit notre souvenir. On peut même dire qu’à certains égards il l’enrichit en l’ancrant dans un réel. Un réel numérique et féérique certes, mais qui respire et prend vie. Ce n’est pas mieux, mais familier avec ce petit goût de nouveauté. C’est quoiqu’il en soit toujours aussi prodigieux visuellement. Ce nouveau film conserve la dimension épique qui nous faisait déjà chavirer il y a 15 ans (cette musique…), et il chérit toujours autant ce qui fait l’âme de la franchise, son cœur. Le message politique sur le déterminisme social s’accompagne d’un récit qui met en avant les vertus de la solidarité et du vivre ensemble, de fraternité et bienveillance, tout ça sans mièvrerie. L’univers visuel est d’une richesse inépuisable, les scènes de voltiges sont étourdissantes, poétiques et la scène finale, le point d’orgue de ce premier opus, est assez époustouflante.
On apprécie aussi que les personnages secondaires, et en particulier les ados, soient plus présents, leurs traits de caractères plus creusés. Leur maladresse ou leur vantardise finit toujours par attendrir. Le casting est par ailleurs très bon. De Gerard Butler métamorphosé en patriarche buté et bourru au jeune Mason Thames qui joue Harold avec beaucoup de justesse dans les intentions. Un mélange de Tom Holland et Jacob Elordi promis un bel avenir. Ces incarnations humaines sont sans doute la principale valeur ajoutée de la version live.
C’est surtout un plaisir immense de se replonger dans le monde fantastique de Beurk. On a hâte de voir la suite, lorsque la franchise s’aventurera vers un peu plus de noirceur.
Synopsis : Sur l’île escarpée de Beurk, où depuis des générations Vikings et dragons s’affrontent sans merci, Harold fait figure d’exception. Effacé, écrasé par la stature de son père, le chef de la tribu, Stoïk, ce jeune rêveur défie des siècles de tradition en se liant d’amitié avec un dragon nommé Krokmou. Leur lien improbable va révéler la vraie nature des dragons et remettre en question les fondements mêmes de la société viking.