Connu pour ses films thrillers psychologiques et/ou fantastiques comme "Cure" (1997), "Kairo" (2001) ou "Shokuzai" (2012), le réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa semble revenir à plus "convenu" depuis le drame historique "Les Amants Sacrifiés" (2020) avec une frénésie soudaine puisqu'il a tourné trois films d'affilé avec le moyen métrage "Chime" thriller psychologique qui tien plus de l'exercice de style, puis "La Voie du Serpent" (2025) remake francisé de son propre film "Le Chemin du Serpent" (1998). Pour ce projet il s'est inspiré d'un fait réel survenu au Japon et qui l'a profondément marqué, à savoir un complot pour tué un inconnu organisé par plusieurs internautes derrières leurs écrans et qui ne se connaissaient pas ! Pour le réalisateur-scénariste cet événement est l'illustration que "la violence peut surgir n'importe où sans logique apparente simplement parce qu'un groupe d'individus se retrouvent dans un espace numérique qui amplifient mutuellement leurs frustrations." Avec ce projet, le cinéaste veut aussi aborder un genre inédit pour lui, le film d'action. Film interdit au moins de 12 ans... Ryosuke plaque tout pour vivre de la revente en ligne. Mais bientôt, certains clients menaçants resserrent l'étau autour de lui sans qu'il comprenne les raisons. Bientôt son rêve d'indépendance vole en éclats, mais dans un Japon hyperconnecté fuir est impossible...
Ryosuke est incarné par Masaki Suda remarqué notamment dans "Cube" (2021) de Yasuhiko Shimizu ou "La Famille Asada" (2023) de Ryota Nakano et retrouve après "N'oublie pas les Fleurs" (2022) de Genki Kawamura son partenaire Amane Okayama vu récemment dans "11 Rebels" (2025) de Kazuya Shiraishi. Citons ensuite Kotone Furukawa remarquée dans "Contes du Hasard et autres Fantaisies" (2022) retrouvant ainsi son réalisateur à l'instar Yoshiyoshi Arakawa après "Chime" (2025), et Yutaka Matsushige après "Real" (2014), vu aussi dans "Ring" (2001) de Hideo Nakata, "Shinobi" (2007) de Ten Shimoyama ou "Like a Dragon" (2010) de Takashi Miike. Citons encore Daiken Okudaira vu dans "Le Lien du Sang" (2021) de Tatsushi Omori ou "The Village" (2025) de Michihito Fujii, Masataka Kubota vu dans "Kenshin le Vagabond" (2012) de Keishi Otomo, "First Love, le Dernier Samurai" (2020) de Takashi Miike ou "A Man" (2024) de Kei Ishikawa, Mutsuo Yoshioka et Tetsuya Chiba remarqués dans "Onoda 10000 Nuits dans la Jungle" (2021) de Arthur Harari, Maho Yamada vu dans "Little Zombies" (2021) de Makoto Nagahisa ou "My Sunshine" (2024) de Hiroshi Okuyama, Toshihiro Yoshiba apparu dans le récent "Une Part Manquante" (2024) de Guillaume Senez, puis enfin YoshiYuki Morishita vu dans "Hana-Bi" (1997) de et avec Takeshi Kitano, "Ichi the Killer" (2001) de Takashi Miike ou "The Grudge" (2004) de Takashi Shimizu... Pour tenter de comprendre le film il faut rappeler que le personnage principal Yoshii a été inspiré au réalisateur par un de ses amis qui est revendeurs sur internet : "Il achète des produits, puis les revend en ligne à des prix beaucoup plus élevés. Cette personne opère dans une zone grise, où ce qu'elle fait est techniquement légal, mais frôle souvent la limite éthique. Elle est incroyablement consciencieusement, vérifie constamment son ordinateur, recherche des articles, les liste et les vend, tout en vivant dans l'environnement urbain exigeant qu'est Tokyo." Puis le cinéaste a poussé l'acteur principal à s'inspirer d'un certain Alain Delon dans "Plein Soleil" (1960) de René Clément pour le style "criminel séduisant et déterminé". Mais on ne comprend pas le rapport avec le côté félin vénéneux de ce dernier, et le sujet des vendeurs internet tombent une caricature simpliste et grossière.
Le personnage principal Ryosuke Yoshii/Suda est d'emblée particulièrement antipathique, à tous points de vue ce qui nous met en retrait de l'individu dont on se moque aussitôt de ce qui pourrait lui arriver. Le soucis est que tous les autres protagonistes sont tout aussi antipathiques voir insipides, et ce même celui de la compagne Akiko/Furukawa qui est une femme inconséquente, pignouse, inintéressante, immature voir on pourrait soupçonner un côté bipolaire. La première partie du film montre Yoshii/Suda qui achète et vend ses produits via un site internet, c'est long, ennuyeux et redondant. Le processus est simplifié, les relations humaines effleurées outre cette relation avec son employé qui reste la seule digne d'intérêt. Le récit prend enfin un virage plus prenant avec les menaces et les inconnus qui commencent à s'organiser mais cette partie ne dure que 15-20mn, ça confirme qu'eux aussi ne vont rien apporter autre que notre antipathie puisque finalement ils n'ont également aucune morale ni scrupule voir même sont pires puisqu'ils sont capables d'aller au meurtre de sang froid par vengeance pour quelques billets verts perdus. Puis arrive la dernière partie comme un jeu de massacre entre amateurs, du paint ball entre débiles profonds. On n'arrête pas de se demander où veut nous mener le réalisateur, car si on sait ce qu'il veut pointer du doigt on a bien du mal à comprendre où il veut aller tant c'est peu subtil, sans humour et surtout sans nuance. Intéressant au premier abord mais finalement vain.
Note :