2015 alors que nous subissions un vague d’attentats en France ; en Tunisie, le printemps arabe rythmait les villes, alors qu’à la campagne, les terroristes islamistes sévissaient. Nous sommes à la frontière algérienne, loin des stations balnéaires prisées par les touristes ; une Tunisie des laissés pour compte. Ici dans les maisons en terre battue, hormis le téléphone portable et un misérable frigidaire, on vit comme au siècle dernier. Les journées sont cadencées par les tâches quotidiennes. Dans ce film inspiré d’un fait réel, le meurtre d’un jeune berger dans les montagnes par les djihadistes, Lofti Achour réussi bien à nous montrer la vie de cette Tunisie peu connue des occidentaux. Dans ce premier long, il filme aussi avec beaucoup de beauté plastique ces paysages grandioses plombé par le soleil. Ensuite, pour ce qui est du corps du film je suis moins enthousiasme ; il traite de l’islamisme, de l’abandon de ces populations par les autorités, de la cohésion familiale, et des répercussions intimes provoquées par un tel attentat. Tant de sujets, que l’on ne parvient pas en happer un plus que l’autre. Longtemps on cherche le message clair du film sans parvenir à le trouver. De plus, on est en 2015 et non 1995 à la frontière algérienne ; pour nous européens, ce n’est pas un réflexe premier d’envisager un tel attentat en 2015 ; on se perd à chercher les causes de l’attentat. En fait, j’aurais aimé faire plus corps avec le traumatisme subit par le jeune survivant ; il passe à mon sens à côté de ce qui aurait pu faire le sel du film. Et là çà ne prend pas. Cependant, la dernière scène entre le jeune et son amie est une belle trouvaille de mise en scène qui permet de terminer sur une belle émotion.

Un film que l’on aurait aimé adoré…

Sorti en 2025

Ma note: 12/20