Première déception : Connemara d’Alex Lutz.
Adaptant sur grand écran le roman éponyme de Nicolas Mathieu, Alex Lutz parle de la rencontre amoureuse de deux anciens camarades de lycée. Hélène (Mélanie Thierry) et Christophe (Bastien Bouillon) viennent juste de passer le cap de la quarantaine et ont l’occasion de dresser un premier bilan de leur existence. Hélène pensait avoir réussi à accomplir ses rêves : des études supérieures brillantes, qui l’ont amenée à quitter Epinal pour Paris, un métier solide dans lequel elle excelle, un mari aisé, deux beaux enfants, une maison bourgeoise, mais elle remet tout en question après un burn-out. Elle se rend compte qu’elle détestait son travail et la pression permanente qui pesait sur elle, que la passion s’est envolée entre son mari et elle et qu’elle a besoin de reprendre son souffle. Pour trouver un peu de calme par rapport à la capitale, elle revient s’installer près d’Epinal, où elle trouve rapidement un travail dans les ressources humaines.
Elle tombe par hasard sur Christophe, l’ancien leader de l’équipe de hockey sur glace locale. Il n’a jamais quitté la région. Après son divorce, il s’est réinstallé chez son père (Jacques Gamblin), ce qui lui permet de garder un oeil sur le vieil homme, atteint d’un début de maladie d’Alzheimer, et de continuer à voir son fils de temps en temps. Au point mort sur le plan professionnel, il envisage de rejouer avec l’équipe de hockey pour l’aider à se maintenir, même s’il n’a plus la même énergie qu’avant. Plus jeune, Hélène était folle de lui, mais n’a jamais osé l’aborder. Elle voit dans cette rencontre, vingt-cinq ans plus tard, l’occasion de rattraper le temps perdu et de partir sur de nouvelles bases. Pour Christophe aussi, c’est l’occasion de prendre un nouveau départ, avec quelqu’un qui le pousse vers le haut. La trame est celle d’une comédie romantique, mais qui reste constamment sous la menace de la dépression.
C’est là que le film dérape. Car Alex Lutz, pour symboliser l’angoisse du temps qui passe, charriant son lot de regrets et de rêves brisés, a pris le parti d’utiliser des flots de flashbacks, d’ellipses, d’images fragmentées et empilées à la va-vite, sur fond de variété française des années 1980. Dont le fameux tube de Sardou, emblème des quadragénaires et quinquagénaires issus des classes populaires. On comprend l’idée, mais pour réussir un coup pareil, il aurait fallu être un pur génie de la mise en scène, ce qu’Alex Lutz, malgré quelques qualités, n’est pas.
Outre un goût amer, lié aux thématiques qu’il développe, Connemara laisse l’impression d’un film bancal, mal rythmé, assez confus par moments, qui ne permet pas de s’attacher aux personnages, malgré un casting qui fait très bien son travail – mention particulière pour Mélanie Thierry, parfaite dans ce rôle. A un moment, pourtant, on y croit vaguement. Le rythme est apaisé, on commence à être ému par les situations, par la construction d’une nouvelle vie pour les protagonistes principaux, et là, bam, les laaacs du Connemaraaaaa… Deux festivalières cruches qui se croient en fin de nuit à “La Bodega” et commencent à battre des mains en cadence en se levant de leur fauteuil, un flot d’images à faire vriller un épileptique, et, rebam, la déprime.
Seconde déception : Amélie et la métaphysique des tubes, en séance spéciale. On s’attendait à un joli film d’animation adapté du roman d’Amélie Nothomb. Raté ! Nous avons trouvé le graphisme assez quelconque, les décors trop chargés, les couleurs trop vives, l’animation rudimentaire et les voix des personnages assez insupportables. L’ensemble ressemble à l’un de ces films d’animation modernes, tout en images de synthèse, qui plaît plus aux jeunes enfants d’aujourd’hui qu’aux anciens enfants d’hier, alors qu’il aurait peut-être mieux valu jouer la carte du dessin artisanal, de l’estampe, comme dans Mes voisins les Yamada, pour adapter ce texte aux accents nostalgiques expliquant l’attachement profond de l’écrivaine Belge au Japon, où elle a passé une partie de son enfance. Peut-être à cause de ce côté graphique décevant, nous ne sommes jamais vraiment rentrés dans ce récit. De ce fait, l’émotion met trop longtemps à affleurer et, quand c’est le cas, n’arrive jamais à nous emporter. Dommage… La déprime…
Troisième déception : The History of sound d’Oliver Hermanus. Nous avions adoré Vivre, la précédente réalisation du cinéaste, un joli remake du film d’Akira Kurosawa, transposé dans l’Angleterre des années 1950. Il réussissait à raconter l’histoire du personnage avec beaucoup de finesse, suscitant l’émotion sans pour autant tomber dans les effets mélodramatiques. Il procède un peu de la même façon dans ce nouveau film d’époque, situé au début du XXème siècle, qui tourne autour de la relation amoureuse de deux hommes passionnés de musique folklorique traditionnelle. Mais là, cela ne fonctionne pas aussi bien. Le film est beaucoup trop sec pour susciter l’émotion et peut rapidement devenir ennuyeux, surtout si l’on est allergique aux vieilles chansons traditionnelles. Pendant l’essentiel du récit, les deux personnages centraux parcourent en effet les forêts et les îles du Maine pour enregistrer les voix locales et les chansons populaires qui se transmettent de génération en génération.
Lionel (Pedro Pascal), a été bercé par ces chants et est devenu passionné de musique. En 1917, il a quitté son Kentucky natal et la ferme familiale pour entrer au conservatoire de Boston. C’est là qu’il a rencontré David (Josh O’Connor) un brillant apprenti compositeur. Coup de foudre immédiat, musical et sentimental. Ils deviennent amants, mais leur idylle est interrompue par la Première Guerre Mondiale, pour laquelle David est mobilisé. Trois ans plus tard, en 1920, Lionel et David se retrouvent et entreprennent un voyage de recherche, pour collecter et préserver des chants folkloriques sur le point d’être oubliés – ce n’est d’ailleurs pas une si mauvaise chose ; on aimerait oublier “Les Lacs du Connemara”… Ce voyage sensoriel et plein de douceur s’avère la partie la plus réussie du film, mais traîne un peu trop en longueur. Au bout d’un moment, l’enchaînement de câlins et de chansons du bûcherons finit par susciter davantage l’ennui que la fascination. La seconde partie du récit s’avère plus conventionnelle, basculant sur un mélodrame plus prévisible. Lionel essaie de mener une vie normale, de trouver une femme et fonder une famille, avant de se remémorer les moments vécus auprès de David. Mais cette prise de conscience est laborieuse et ne procure aucune émotion. Ce n’est qu’à la toute fin du film, dans l’ultime séquence, que l’on ressent un peu d’empathie pour les personnages et que leur histoire finit par nous toucher un peu. C’est un peu tard… On aurait aimé être bouleversés, secoués, mais le classicisme du récit, et sa lancinante torpeur nous ont trop anesthésié.
Maudit soit le numérique ! Avant, les cinéastes comptaient en bobines. Ils réalisaient des films d’une heure et demie et c’était la plupart du temps suffisant pour tirer les larmes du spectateur, même sans artifices mélodramatiques. Désormais, ils tournent sans compter, empilent les séquences au détriment du rythme. Etirer ce récit sur plus de deux heures, était-ce bien raisonnable ? Cela apporte-t-il quelque chose ?
Certains vont dire qu’on exagère, que le film n’est pas si long, ni en temps réel, ni en temps ressenti. C’est probablement vrai. La fatigue du festival pèse aussi dans la balance. Mais quand même, au cours de la journée, on a pu constater qu’il y avait des films plus passionnants, plus émouvants, et d’une durée parfaitement dosée.
C’est le cas d’Eleanor The Great de Scarlett Johansson, projeté dans le cadre de la section Un Certain Regard. En 1h38, tout est dit. Le film est drôle, tendre et émouvant. Il aborde des questions douloureuses, bouscule quelques tabous.
Elle nous invite à suivre quelques jours de la vie d’Eleanor Morgenstein (June Squibb, épatante actrice de 95 ans). Au début du récit, tout va pour le mieux. Eleanor profite de sa retraite en Floride avec sa meilleure amie Bessie (Rita Zohar). Les deux femmes, inséparables, plaisantent et font les quatre cents coups ensemble, jusqu’à ce que Bessie ne décède brusquement d’un infarctus. La fille d’Eleanor (Jessica Hecht) ne lui laisse pas d’autre choix que de venir s’installer chez elle à New York en attendant de lui trouver une maison de retraite adaptée. Comme elle travaille beaucoup, elle inscrit la vieille dame à la chorale du Centre Culturel Juif du quartier. Mais, suite à un quiproquo, Eleanor se retrouve dans un groupe de rescapés de la Shoah et pressée de raconter son histoire. Un peu honteuse de ne s’être convertie au Judaïsme que dans les années 1950, lors de son mariage, et désireuse de s’intégrer à ce groupe sympathique, Eleanor décide de raconter l’histoire de Bessie, qui, elle a bien connu l’horreur des camps. Elle se dit que ce témoignage est un beau moyen de rendre hommage à sa meilleure amie.
Elle aurait pu en rester là, si une jeune femme nouvellement inscrite dans le groupe (Erin Kellyman), n’avait vu dans cette histoire un superbe sujet journalistique. Elle se rapproche d’Eleanor, sympathise avec elle et la fait parler de son “passé”. Eleanor s’enferre alors peu à peu dans les mensonges.
Le film devient une réflexion sur le mensonge et la vérité, sur la complexité de conserver les témoignages du passé à une époque où tout peut-être falsifié. Mais c’est aussi une très belle variation sur le deuil et sur la façon d’honorer la mémoire de nos proches.
La mise en scène de Scarlett Johansson est sobre, directe et efficace. Elle semble s’inspirer du style de mise en scène de Woody Allen, qui allait toujours à l’essentiel et trouvait une rythmique parfaite dans ce format d’une heure et demie.
Romeria, second film en compétition du jour, est un peu plus long (1h55), mais présente aussi la durée adéquate pour traiter son sujet, exposer le contexte, entre deux époques distinctes, et permettre les interactions entre les personnages. Carla Simon, la cinéaste, signe ici un film très personnel, s’inspirant de sa propre histoire. Elle nous invite à suivre l’été 2004 de Marina (Llúcia Garcia), une jeune étudiante de dix-huit ans qui vient s’installer quelques temps du côté de Vigo, faisant le même trajet que sa mère a effectué avant elle, vingt ans auparavant. Pour obtenir une bourse étudiante lui permettant d’accéder à une école de cinéma, Marina a besoin d’un papier prouvant qu’elle est bien la fille biologique d’Alfonso, décédé peu de temps après sa naissance. Le papier de l’état civil ne le mentionne malheureusement pas. Le seul moyen dont elle dispose pour attester de cette filiation est d’obtenir une attestation signée soit par sa mère – celle de Marina est aussi décédée depuis longtemps – soit par ses grands parents. Ceux-ci sont encore en vie, mais la jeune femme ne les a jamais rencontrés, pas plus qu’elle n’a rencontré ses oncles et tantes. Alors, elle profite de l’invitation de son oncle Lois (Tristán Ulloa) pour se rapprocher d’eux et faire connaissance, tout en essayant de retrouver trace des lieux où ont vécu ses parents.
Très vite, Marina se rend compte que les propos des uns et des autres ne collent pas du tout avec le journal intime de sa mère, qui la guide dans sa quête, ou se contredisent. Ses parents auraient vécu dans tel immeuble ou tel autre, seraient décédés à une date différente de la version officielle. Elle comprend que sa présence au sein de la famille est tolérée, mais pas forcément acceptée. Certaines personnes disent à leurs enfants de “faire attention avec le sang de Marina” et contre toute attente, les grands parents refusent de signer l’attestation de filiation, préférant financer ses études à la place. On devine alors qu’il y a une volonté de dissimuler les secrets honteux, de ne pas admettre l’évidence. Si Marina a perdu ses parents si jeune, c’est qu’ils étaient toxicomanes et ont contracté le SIDA, comme beaucoup de jeunes dans les années 1980, dans cette Espagne tout juste libérée du franquisme.
Oh, attendez, n’était-ce pas le sujet d’Alpha, il y a quelques jours ? Si, et la comparaison ne tourne clairement pas en faveur du film de Julia Ducournau. Carla Simon traite le sujet de façon plus posée, plus lumineuse, en proposant une très belle scène où Marina danse avec les fantômes du passé, ceux que les légendes urbaines utilisent pour faire peur aux enfants. Son sujet parlera forcément à la présidente du jury, qui a joué dans Mauvais sang, l’un des premiers films évoquant le SIDA. Mais si l’oeuvre a clairement le potentiel pour figurer au palmarès, c’est qu’elle s’appuie sur une mise en scène maîtrisée, un scénario habile et une jeune actrice formidable.
Bon, tout n’est pas à jeter dans cette journée de projections. Avec ces deux beaux films, le niveau remonte, mais la balance est encore un peu négative. Espérons que le dernier film du jour, Valeur Sentimentale, soit à la hauteur. Sa durée fait peur : 2h15. La séance est planifiée à 22h30, ça va nous faire terminer l’étape vers une heure du matin, ça, surtout que, bien que le film précédent soit terminé, la salle n’a pas encore été évacuée. Que se passe-t-il ? Alex Lutz a organisé un karaoké géant ? Les Laaaacs du Connemaraaaaa sont de retour ? Comme ils disent dans Sirât, faites péter le son, les gars. Qu’on n’en parle plus… Ah ! Quelle journée !
Mais dès que le film commence, on se sent tout de suite mieux. La caméra de Joachim Trier survole les toits d’Oslo pour venir se fixer sur la façade d’une vieille maison bourgeoise scandinave, tandis qu’une voix-off raconte son histoire, les décès ou les naissances que les pièces ont abrités, les joies et les drames que ses habitants ont vécus, les histoires d’amour et les crises conjugales. Un maelström de moments de vie parcouru en un rien de temps, mais de façon autrement plus subtile que dans Connemara. La narratrice précise qu’une fissure, apparue dès la construction, se développe dans la maison, lentement mais sûrement. Un jour, elle menacera la stabilité de la bâtisse, mais dans un temps plus long qu’une vie humaine.
Cette fissure trouve un écho dans la fêlure psychologique dont souffre Nora Berg (Renate Reinsve), la narratrice de cette introduction – à moins que ce ne soit l’un des personnages qu’elle incarne, puisqu’elle est comédienne.
Un dernier plan dans la scène inaugurale la montrait, adolescente, en train de préparer son texte d’admission au conservatoire. Et la revoilà dans les coulisses d’un théâtre, en pleine crise d’angoisse. Nora a toujours eu le trac avant de monter sur scène, mais jamais à ce point-là. Elle se dit qu’elle n’y arrivera pas, malgré tous les efforts des régisseurs, assistantes et le discours du metteur en scène. On se demande si le point de rupture est arrivé, si la fissure est arrivée au bout de son cheminement. Et pourtant, comme la Myrtle Gordon d’Opening Night, elle finit par se lancer, jouer la pièce et faire un triomphe. Cela ne rassure pas pour autant sa soeur cadette, Agnes (Inga Ibsdotter Lilleaas), qui connaît ses failles et sa tendance à la mélancolie. Comme les deux femmes viennent juste de perdre leur mère, psychologue réputée, il y a tout intérêt à surveiller ses états d’âme. Pour couronner le tout, c’est le moment que choisit leur père, Gustav Berg (Stellan Skarsgård) pour réapparaître dans leurs vies. Il avait quitté leur mère des années auparavant pour privilégier sa carrière de cinéaste, avec un certain succès. Berg revient avec un projet très personnel, un nouveau film qu’il veut tourner dans cette maison. Il a écrit le scénario en pensant à sa fille Nora pour le rôle principal. Mais cette dernière refuse catégoriquement, sans même jeter un oeil au script. Son père et elle n’arrivent déjà pas à communiquer, alors travailler ensemble, certainement pas !
Cela chagrine le vieil homme, mais ne le décourage pas pour autant. Il engage Rachel Kemp (Elle Fanning), actrice américaine avec qui il a sympathisé lors d’un festival et qui a envie de donner une nouvelle orientation à sa carrière. Commence alors le travail de répétitions. Gustav façonne Rachel pour qu’elle ressemble au rôle, lui donne des indications sur le contexte du rôle, quelques anecdotes familiales. Il la prépare en même temps pour la scène-clé de son film, un long plan-séquence pendant lequel des émotions indéfinissables parcourent le visage du personnage avant que la porte ne se referme sur elle, évoquant son suicide.
La préparation du film donne l’occasion à Gustav de passer quelques moments avec Agnes, son conjoint et leur fils, qui est fasciné par la réalisation. Cela lui donne l’idée de faire jouer son petit-fils dans son nouveau film. Agnes ne s’y oppose pas. Elle avait aussi joué dans l’un des films de son père, plus jeune – c’est son personnage qui a bouleversé Rachel et l’a incitée à collaborer avec Gustav – mais elle a renoncé à cette carrière artistique pour mener une vie plus pragmatique, avoir un travail stable, une vie de famille bien rangée.
Le dispositif permet à Joachim Trier de créer des liens souterrains entre ses différents personnages. On trouve des fils et des filles de substitution, des femmes aux profils différents que l’on essaie de faire fusionner, des personnages qui essaient de trouver leur place, d’acquérir de la légitimité. A un moment, la maison permet à tout ce petit monde de fusionner, de ne faire plus qu’un. Un seul visage composé alternativement des visages de Gustav, Nora, Agnes, Rachel. Toute ressemblance avec la fameuse scène de Persona d’Ingmar Bergman serait tout sauf fortuite. Rien que le nom du personnage de Stellan Skarsgård devrait nous donner la puce à l’oreille (Berg). Et on retrouve ici bien des aspects de l’univers bergmanien : création artistique, relations de couple, secrets de famille enfouis, failles psychologiques béantes… Certes, le cinéma de Joachim Trier est sous influence, mais on peut trouver pire mentor que l’immense metteur en scène suédois, surtout quand on propose une mise en scène à la hauteur.
C’est le cas ici, et cela éclate dans la scène finale, promise à mi-parcours. Nous avons bien droit à un plan-séquence magistral, avec jeux de reflets et mouvements subtils, qui nous permet de nous focaliser sur le jeu de Renate Reinsve et d’essayer de sonder les expressions de son visage. La porte finit par se refermer, mais il n’y a pas de suicide. La caméra continue sa course pour se filmer le visage de Gustav, parcouru des mêmes émotions impénétrables.
Le père et la fille sont réunis par la magie du cinéma, partageant les mêmes doutes, les mêmes blessures, et peuvent enfin trouver l’apaisement. Magnifique ! Un vrai coup de coeur ! Un tel moment de cinéma, à une heure du matin, alors que cette 78ème édition arrive lentement vers son terme, c’est un pur bonheur.
Cela valait la peine d’attendre, de tenir le choc, malgré les frustrations et les agacements. C’est sûr, ça ira mieux demain.
Si on ne se laisse pas couler dans les eaux du Connemara, emporter par le flot du plan-séquence de Joachim Trier ou que l’on ne se noie pas dans la profondeur du regard de Renate Reinsve, à demain pour la suite de ces chroniques cannoises.