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Né le 15 décembre 1973 à Onyang, en Corée du Sud, Ryoo Seung-wan (류승완) est un réalisateur, scénariste et parfois acteur sud-coréen reconnu pour sa polyvalence et son style énergique dans le cinéma de genre, surnommé "le maître de l’action coréenne" par certains critiques, il s’est imposé comme une figure clé du cinéma sud-coréen contemporain grâce à des films mêlant action, comédie, drame et critique sociale acérée.
C'est en 1990, période où le cinéma sud-coréen connaît une renaissance, que Ryoo Seung-wan commence sa carrière, il commence par réaliser des courts métrages amateurs avec son frère, Ryoo Seung-bum, qui deviendra plus tard un acteur récurrent dans ses films.
Ryoo Seung-wan est connu pour son approche viscérale et dynamique, il a également des thèmes de prédilection comme la corruption, les inégalités et les tensions de la société sud-coréenne, thèmes regroupés dans The Unjust (부당거래).
Thriller sombre sur la corruption judiciaire, avec Hwang Jung-min et Ryoo Seung-bum, The Unjust est une critique acerbe de la corruption, le cinéaste ne se contente pas de livrer un thriller rondement mené, il offre également une satire brutale des institutions sud-coréennes, où la corruption est omniprésente, aussi bien dans la rue que dans les aux hautes sphères.
The Unjust plonge le spectateur dans les méandres de la corruption au sein du système judiciaire sud-coréen, tout commence avec une série de meurtres brutaux d’écolières qui secoue l’opinion publique, lorsque le principal suspect est tué par la police dans des circonstances douteuses, l’enquête piétine et la pression monte pour clore l’affaire.
Le capitaine Choi Cheol-gi (Hwang Jung-min), un policier talentueux mais stagnant dans sa carrière, est chargé par ses supérieurs de fabriquer un coupable idéal pour apaiser le public, en parallèle, Joo Yang (Ryoo Seung-bum), un procureur ambitieux et excentrique, voit ses propres plans de corruption menacés par les actions de Choi, leur affrontement, mêlé d’intrigues avec un mafieux influent, Jang Seok-gu (Yu Hae-jin), dévoile un réseau de manipulations, de trahisons et de luttes de pouvoir où personne n’est innocent.
Avec The Unjust, Ryoo Seung-wan livre un film qui explore la corruption systémique des institutions coréennes, le film dépeint un monde sombre où la justice n'est qu'une façade pour rassurer la population, un système judiciaire pourri jusqu’à l’os qui permet à certain de s'enrichir personnellement au détriment des citoyens.
Le réalisateur n'est pas tendre avec les institutions coréennes, il expose au grand jour cette corruption qui gangrène son pays, une corruption qui prend ici plusieurs visages, le capitaine Choi, policier pragmatique et désabusé, et Joo, un procureur flamboyant et imprévisible, tous les deux sont diamétralement différents, néanmoins tous les deux sont corrompus.
Le scénario écrit par Park Hoon-jeong (J'ai rencontré le Diable, New World) est extrêmement dense et riche en rebondissements, le spectateur amateur de scénario complexe sera aux anges, cependant celui qui n'est pas adepte des multiples sous-intrigues sera quelque peu perdu.
Coté interprétation on retrouve Hwang Jeong-min (New World, Veteran, Deliver Us From Evil), incarne un policier talentueux qui peu à peu se perd dans les méandres de la corruption, Hwang Jeong-min livre une performance intense et nuancée, capturant parfaitement la chute de son personnage confronté à des choix moraux.
Ryoo Seung-bum, le frère aîné de Ryoo Seung-wan, joue le rôle de Joo Yang un procureur ambitieux et sans scrupules, représentant une facette encore plus sombre et opportuniste du système corrompu dépeint dans le film, contrairement au personnage de Choi, Joo Yang a toujours été prêt à tout pour gravir les échelons, y compris trahir ses alliés et exploiter les failles du système à son propre avantage.
Ryoo Seung-bum apporte une énergie froide et charismatique à ce rôle, contrastant avec l’intensité brute de Hwang Jeong-min, lui volant presque la vedette, Yu Hae-jin complète le trio avec son rôle de mafieux rusé et discret, ajoutant une tension sous-jacente.
Sorti en 2010, The Unjust a été un succès critique et commercial en Corée du Sud, attirant 2 700 000 de spectateurs et remportant plusieurs prix, dont celui du meilleur film aux Blue Dragon Film Awards de 2011, présenté dans de nombreux festivals internationaux (Berlin, Fantasia), il a consolidé la réputation de Ryoo Seung-wan comme un cinéaste polyvalent.
Porté par un trio d’acteurs talentueux et un scénario extrêmement dense, The Unjust est un thriller cynique sur la corruption de tout le système de la justice en Corée du Sud, un métrage captivant qui ne détrône pas les référence du genre (Memories of Murder, The Chaser, Mother) mais qui ne démérite absolument pas et se place tout de même parmi les valeurs sûres du cinéma sud coréen.

Synopsis :

Anecdotes :