GOOD AMERICAN FAMILY (Disney+) – 14/20 : Ellen Pompeo écorne l’image proprette qu’elle s’est construite avec Grey’s Anatomy en endossant le rôle d’une mère de famille aux desseins ambigües dans une série inspirée d’un fait divers qui rappelle (à raison) le film d’horreur Esther. Le point de départ est similaire, un couple adopte une enfant difficile, mais très vite la question se pose : est-elle réellement une enfant ? Good American Familly lorgne plus vers le drame familial que l’horreur, même s’il peut avoir parfois des airs de thriller (plutôt efficace d’ailleurs, on est souvent bien tendus). Le scénario est bien construit, prenant, malaisant, et volontairement déroutant. Car si les personnages se manipulent entre eux, la série nous manipule tout autant en changeant fréquemment de points de vue. Une nouvelle série inspirée d’un fait divers réussie, avec une Ellen Pompeo plus que crédible en contre-emploi.
ASTERIX ET OBELIX : LE COMBAT DES CHEFS (Netlix) – 13/20 : 23 ans après son cultissime et miraculeux Mission Cléopâtre au cinéma, Chabat retombe dans la marmite gauloise pour offrir une série animée à Netflix. Et c’est très bien. Son Combat des Chefs est constamment amusant à défaut d’être hilarant (on sourit plus qu’on ne rit) et très respectueux de la BD et de ses créateurs (croquis, anachronismes, scénario, relation Asterix/Obélix…). La série porte aussi la marque Chabat, moins celle de l’époque Nuls que du Burger Quizz, un mélange de répartie et d’absurde joyeusement soutenu par un esprit de troupe et un sens piquant du détail. Le scénario est quant à lui assez plan-plan mais se suit avec plaisir.
Sur la forme en revanche, on est loin de la révolution annoncée. C’est propre, bien fait, soigné, mais bien moins élaboré et innovant que les modèles revendiqués (Spiderverse, Le Chat Potté 2…).
Au risque de me faire des ennemis, j’ai préféré le premier Astérix animé d’Astier, Le Domaine des Dieux, tout aussi drôle et plus inventif.
nOOb (Canal+) – 12/20 : La star du lycée et de l’équipe de rugby d’une petite ville de nouvelle Zélande est outé lorsque ses camarades de classe découvrent qu’il est l’auteur de fan fictions gays.
Série décalée, fun, vintage (elle se passe en 2005), courte (6 épisodes de 30 minutes), un poil too much dans les intentions de ses comédiens, nOOb est une sorte de croisement cheap entre Love Victor, Heartstopper et Sex Education. Elle aurait pu s’en distinguer en assumant un parti pris plus sombre (et donc plus militant) sur la fin, mais semble hésiter à dépasser un statut de mignonnerie queer. Dommage, elle aurait été sensiblement plus marquante.