Pas de vagues

vaguesHoule, tempête, gros temps... non! Mer d'huile

A quelques semaines d’écart, 2 films de pays différents se concentrent en mode thriller social haletant sur les difficultés d’être enseignant aujourd’hui. Celui-ci est le pendant français du film allemand « La salle des profs ». Les deux montrent le prof comme un personnage central tiraillé entre élèves, parents, collègues et l’institution ; et en fait, malgré son rôle essentiel, peu soutenu par aucun des groupes cités ci-dessus. Il est hyper isolé, vulnérable et fragilisé par ce manque de soutien autour de lui. Ici, derrière le « Pas de vagues », c’est l’institution qui est ciblé ; la direction qui sous prétexte de promotion préfère taire les difficultés dans l’établissement que de défendre ses équipes. Et cela donne la seule scène valable du film (la confrontation proviseur / prof) ; dont le rebond accouchera d’une souris ; à l’image d’un film baignant dans la caricature. La mise en scène est purement fonctionnelle, le scénario risible d’incohérence, d’artifices et de clichés. Aussi trop mécanique, la volonté d’arriver à un résultat attendu transpire à chaque scène même si le scénario doit distordre ses personnages et les situations. Et puis, là où le film allemand abordait avec justesse d’autres problématiques (racisme, autoritarisme,…) ; ici, le postulat est plus simpliste. On retrouve tout de même une donnée importante unissant les deux films : la présomption de culpabilité du prof pris à défaut qui aurait a priori failli dans sa pratique professionnelle. L’institution et les collègues condamnent celui dont la tête dépasse et adopte une posture non conformiste ; le politiquement correcte est la règle, la pensée discordante dérange. Dans le film allemand, c’est abordé avec plus d’intelligence. Dans le film allemand aussi, on voie bien la hiérarchie implicite de la crédibilité de la parole de chacun des protagonistes : les adultes ne peuvent être coupables ; s’ils sont étrangers, le soupçon naît ; les enfants sont coupables a priori et alors s’ils sont étrangers…Enfin que dire du jeu des acteurs ; François Civil en tête ; à part dans les comédies ou les RomCom, dans son jeu, aucune émotion ne transparait ; un jeu trop plat. Et pourquoi, parce qu’il est prof, il ne doit se vêtir que de pull (parfois jacquart…) ; le budget pull de film est impressionnant !!!

Ce film sortant quelques semaines après son homologue allemand présenté aux Oscar souffre sérieusement de la comparaison. Plus largement quand il y a quelques décennies, « Entre les murs » et « Etre et avoir » donnait de l’espoir en l’institution école ; ces films font froid dans le dos car ils incarnent une époque plus sombre.

Sorti en 2024

Ma note: 7/20