La Malédiction : l'Origine (2024) de Arkasha Stevenson

Non il ne s'agit pas d'un énième remake, mais d'une énième suite, ou plutôt d'un prequel pour ce projet qui avait été annoncé dès 2016 pour une réalisation de Antonio Campos remarqué pour son film "Afterschool" (2008) et qui venait justement de signer un remake de film d'horreur avec "Christine" (2016). Mais finalement l'échec de ce dernier film retarda le production avant d'être mis au placard. Ce projet est le 6ème de la franchise après la trilogie originelle "La Malédiction" (1976) de Richard Donner, "Damien : la Malédiction 2" (1978) de Don Taylor et "La Malédiction Finale" (1981) de Graham Baker, qui sera suivi d'une série TV "La Malédiction 4" : l'Eveil" (1991) et d'un remake du film original "666 : La Malédiction" (2006) de John Moore. Et finalement le projet ressort en 2022 sous l'impulsion entre autre de David S. Goyer producteur entre autre de "Mission to Mars" (2000) de Brian De Palma, "Assassination Nation" (2018) de Sam Levinson, et surtout scénariste talentueux notamment de la saga "Blade" (1998-2005) ou de la trilogie "The Dark Knight" (2008-2012) de Christopher Nolan mais aussi de"Hellraiser" (2022) de David Bruckner remake d'un grand classique de l'horreur. Goyer porte la casquette de producteur et confie la réalisation à une inconnue, Arkasha Stevenson qui a auparavant réalisé quelques courts métrages dont "Vessels" (2015) ou "Daisy & D" (2017), et a travaillé de façon plutôt confidentiel pour quelques épisodes de séries TV. Le scénario est quand à lui écrit par Tim Smith pour sa première expérience à l'écriture après avoir été entre autre producteur sur des films comme "Le Portrait de Dorian Gray" (2010) de Oliver Parker ou "L'Irlandais" (2011) de John Michael McDonagh, puis Keith Thomas réalisateur et/ou scénariste des oubliables et oubliés  "The Vigil" (2020) et "Firestarter" (2022). Le film est interdit au moins de 16 ans... 

Margaret, une jeune américaine est envoyé à Rome pour entrer au service de l'Eglise. Mais bientôt elle est confrontée est d'étranges phénomènes qui remet en question sa foi jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'une conspiration entend faire naître un enfant qui serait l'incarnation de l'Antéchrist... La jeune américaine est interprétée par Nell Tiger Free aperçue dans "Broken" (2012) de Rufus Norris et "Life on Mars" (2021) de Wyatt on Mars mais surtout vue dans des séries TV comme "Game of Thrones" (2015-2016) et surtout "Servant" (2019-2023). Les religieux sont joués par Sonia Braga star brésilienne de "Dona Flor et ses Deux Maris" (1976) de Bruno Barreto ou "Le Baiser de la Femme Araignée" (1985) de Hector Babenco, vue plus récemment dans "Aquarius" (2016) et "Bacurau" (2019) tous deux de Kleber Mendonça Filho, Ralph Ineson vu dans "The Witch" (2016) et "The Northman" (2021) tous deux de Robert Eggers et qui retrouve après "Harry Potter et les Reliques de la Mort 1" (2010) de David Yates son partenaire Bill Nighy vu dernièrement dans "Emma." (2020) de Autumn De Wilde et "Vivre" (2022) de Oliver Hermanus, puis Tawfeek Barhom aperçu dans "Marie Madeleine" (2018) de Garth Davis, "Le Rythme de la Vengeance" (2020) de Reed Morano et "La Conspiration du Caire" (2022) de Tarik Saleh... Evidemment d'emblée on pense fortement au tout récent "Immaculée" (2024) de Michael Mohan. Le prologue est tout aussi efficace pour mettre dans l'ambiance, puis on a l'arrivée de la jeune américaine à Rome avec en filigrane le contexte géo-politique des Années de Plomb (en savoir plus ICI !). La reconstitution d'époque (on est en 1971) est impressionnante, voitures, costumes, décors ajoutés à la photographie aux tons chauds font qu'on pourrait croire à un film d'époque contemporain des seventies. Entre l'arrivée à Rome, puis au couvent, la soeur un peu mystérieuse, l'accouchement ou le premier drame on se dit que le scénario est beaucoup trop similaire au film "Immaculée" (2024) dont on ne cesse d'avoir en tête.

Il y a bien quelques différences, la plus étonnante voir peu plausible est la petite partie discothèque, comme si une novice était logée librement hors du couvent mais en plus en sortie aux moeurs libres. Le pire étant que c'est un passage complètement gratuit qui ne sert en rien l'intrigue. Par contre, on apprécie le contexte Années de Plomb, même si ce n'est évidemment pas lié directement elle façonne un contexte foisonnant et dramatique. Niveau genre, on se situe plus dans le thriller horrifique avec de rares jumpscares et quelques passages visuellement plus hideux que gore laissant surtout place à un cauchemar éveillé plutôt qu'à de l'épouvante pure. Les décors ont aussi leur importance, on savoure notamment les estampes disséminées sur les murs du couvent comme autant de messages subliminaux. Le scénario se démarque comme il peut mais il est trop similaire à "Immaculée" (2024) et surtout n'a aucun lien tangible avec les premiers films "La Malédiction" (1976-1981) exception faite de ce lien final vite fait bien. Ce film a surtout le malheur de sortir après, mais il reste très efficace dans le genre avec un bon climax et des décors particulièrement soignés. Un bon moment mais on lui préférera le film de Michael Mohan ne serait-ce que pour l'audace du dernier acte comparé ici à quelque chose de plus galvaudée. Note obtenue de justesse

Note :                 

Malédiction l'Origine (2024) Arkasha StevensonMalédiction l'Origine (2024) Arkasha Stevenson

12/20