Le ciel rouge

ciel rougeLe gentil film se mue en brulot

Christian Petzold, l’auteur du sublime « Barbara », revient avec un récit de marivaudage estival autour des affres de la création artistique. Quatre jeunes gens ne se connaissant pas vraiment vont vivre dans une maison isolée, se découvrir, se tromper (au réel comme au figuré) avec la mer et les bois en feu comme décor. Cette ambiance vacances d’été avec ses repas en extérieur, ses sessions à la plage, ses glaces et jobs d’été cache en réalité de la frustration, des tensions et du désir. Le climat va devenir glacial ; les masques vont tomber ; c’est un tournant dans la vie de chacun sans qu’ils ne le sachent. Débutant gentiment, ce film va gagner en complexité au fur et à mesure que les personnages se dévoilent. Seul le personnage principal (le jeune écrivain) nous est montré tel qu’il est dès le début, ce qui le rend peu sympathique ; par son regard, les autres dévoileront peu à peu leurs personnalités aussi. Ce personnage est aussi l’occasion de montrer la difficulté d’accoucher d’une œuvre littéraire. Paula Beer vue dans de nombreux films électrisent complétement la pellicule dans le rôle de la seule fille du quatuor ; un personnage fade au début et devenant fascinant jusqu’à un final énigmatique et troublant. Elle joue un rôle majeur dans l’installation d’un crescendo malaisant.

A voir pour l’intelligence d’écriture de ses personnages et d’étude de caractère ; en mode quasi rohmérien.

Sorti en 2023

Ma note: 16/20