Ferrari (2024) de Michael Mann

Enfin, pourrait-on dire, le retour de Michael Mann un des plus grands réalisateurs de ces 40 dernières années avec des films comme "Le Dernier des Mohicans" (1992), "Heat" (1995), "Collateral" (2004) ou "Public Enemies" (2009). Jamais le réalisateur n'aura attendu aussi longtemps entre deux films, la déception de son dernier film "Hacker" (2015) expliquant sans doute cela. Il revient avec un nouveau biopic sportif mais après la boxe avec "Ali" (2001) il abord le sport mécanique avec une icône à savoir le fondateur de l'écurie de légende qui porte son nom Enzo Ferrari (Tout savoir ICI !). Le scénario est confié à un vétéran, Troy Kennedy-Martin à qui on doit "L'Or se Barre" (1969) de Peter Collinson, "De l'Or pour les Braves" (1970) de Brian G. Hutton, "Double Détente" (1988) de Walter Hill et qui n'avait rien écrit pour le cinéma depuis "Red Dust" (2004) de Tom Hooper. Production au casting prestigieux et doté d'un budget confortable de 95 millions de dollars le film reste un échec parmi le plus cinglant du réalisateur engrangeant à peine 44 millions de dollars au box-office Monde... Eté 1957, derrière le panache de la marque en Formule 1 l'entreprise Ferrari est en crise. Alors que son fondateur Enzo Ferrari doit trouver les moyens d'éviter la faillite il doit aussi gérer un deuil auprès de son épouse Laura, tandis qu'il cache en parallèle une seconde famille... 

Le père fondateur de Ferrari est incarné par Adam Driver qui a peu déjà incarné une icône italienne dans "House of Gucci" (2021) de Ridley Scott et vu depuis dans "White Noise" (2022) de Noah Baumbach et le râté "65 : la Terre d'Avant" (2023) de Scott Beck et Bryan Woods. Son épouse est jouée par l'espagnole Penelope Cruz vue dernièrement dans "355" (2022) de Simon Kinberg, "A Contretemps" (2023) de Juan Diego Botto et surtout le magnifique "L'Immensità" (2023) de Emmanuele Crialese, tandis que la maîtresse est jouée par Shailene Woodley vue récemment dans "Misanthrope" (2023) de Damian Szifron et "Dumb Money" (2023) de Craig Gillepsie. Citons d'abord les pilotes de l'écurie, deux dont les rôles sont assurés par de véritables pilotes, Ben Collins et Marino Franchitti, puis deux joués par deux vedettes, Jack O'Connell vu entre autre dans "Les Poings contre les Murs" (2014) de David Mackenzie, "'71" (2014) de Yann Demange ou "HHhH" (2017) de Cédric Jimenez, puis Patrick Dempsey célèbre docteur Mamour de lé série TV "Grey's Anatomy" (2005-2021) vu dernièrement sur grand écran dans "Thanksgiving : la Semaine de l'Horreur" (2023) de Eli Roth. Citons ensuite Sarah Gadon vue notamment dans "Cosmopolis" (2012) et "Maps to the Stars" (2014) tous deux de David Cronenberg ou "Ma Vie avec John F. Donovan" (2019) de Xavier Dolan, Lino Musella vu dans "Silvio et les Autres" (2018) de Paolo Sorrentino, "La Bête" (2020) de Ludovico Di Martino et "Il Boemo" (2023) de Petr Vaclav, Domenico Fortunato vu dans "007 Spectre" (2015) de Sam Mendes ou "L'Etau de Munich" (2021) de Christian Schowchow, puis enfin Valentina Bellè vue dans "Contes Italiens" (2015) et "Une Affaire Personelle" (2017) tous deux des frères Taviani et "L'Homme du Labyrinthe" (2019) de Donato Carrisi... Le film s'ouvre sur un générique de toute beauté où on nous plonge dans les courses automobiles des années 30 avec Enzo/Driver au volant lorsqu'il était encore pilote. Travail remarquable qui promet pour la suite. Le film se focalise sur une partie seulement de la vie de Enzo Frrari, soit entre 1957 et environ 1963, situant effectivement le destin de Enzo entre la mort tragique de son fils aîné et légitime et l'opération financière qui a échoué avec Ford qui sera un tournant de la firme. C'est plutôt judicieux s'il fallait choisir une période.

Mais on constate vite que le scénario se focalise finalement surtout sur l'intimité de Enzo et sur ses relations avec les deux femmes de sa vie. Ok, comme beaucoup d'hommes, d'autant plus quand ils sont célèbres, il a eu une amante et un fils illégitime, évidemment c'est moralement répréhensible... blabla... Mais si on s'intéresse à Enzo Ferrari c'est aussi et surtout comme l'homme a évolué au sein de l'industrie automobile et comment il a su gérer et prendre les décisions pour transformer sa firme à légende et mythe du sport mécanique. Malheureusement sur ce point le film fait défaut assez grossièrement. On ne voit quasiment jamais Enzo/Driver au boulot, réellement, il ne prend que des décisions basiques sans grandes conséquences et donc le film ne s'intéresse jamais au processus de fabrication et/ou conception. Au lieu de ça, on savoure des yeux la beauté des bolides au point d'occulter les trois belles actrices à l'affiche dont une Sarah Gadon inutile, on apprécie les courses plus ou moins intéressantes, et on nous impose le charisme de Adam Driver qui incarne un Enzo plausible, taciturne et solitaire. C'est finalement peu pour une durée de 2h10 malgré des scènes magnifiques, deux femmes aimantes plus ou moins délaissées interprétées avec talent mais sans conviction pour la plus jeune. Michael Mann déçoit deux fois de suite, espérons qu'il ne poursuivra pas sur la même pente... 

Note :                 

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11/20