La salle des profs

salle profsMontre moi ton côté sombre

Carla est une jeune prof investie, pédagogue, parvenue à créer une vraie relation avec ses élèves et le groupe classe. En salle des profs, elle semble plus isolée, ne partageant pas toujours les points de vue de ses collègues et affirmant avec mesure et justesse ses convictions. Ses belles valeurs morales vont être mises à mal quand il va s’agir de débusquer un voleur dans l’établissement. La direction et les profs n’hésitent pas employer des moyens assez arbitraires voire violents pour confondre le voleur. Elle est quelqu’un du doute et de la justice, elle va devoir alors affronter ses collègues, la direction, les parents et les élèves. Serait-on dans un monde dans lequel les valeurs portées par cette prof n’ont plus cours ? Ce film s’attaque aux valeurs réactionnaires en vogue actuellement et que beaucoup voudrait voir gagner les établissements scolaires ; c’est aussi un brûlot contre la justice arbitraire (élèves et pire, élèves d’origine étrangères seront soupçonnés en premier, aucune raison que ce soit un adulte du collège le voleur). Il s’attaque autant à la méthode choisie qu’aux préjugés et racisme ambiant utilisés pour rendre justice. Ce film essaie de s’attaquer à de nombreux sujets mais de manière assez programmatique et confuse. La mécanique du scénario finit par caricaturer ses personnages et les situations ; néanmoins il parvient à en faire un thriller psychologique haletant. C’est déjà un bon point, car au terme du film, il est difficile de déceler le message que voudrait faire passer le metteur en scène. On aurait aimé plus d’implicite de complexité et de mystère, mais Ilker Catak n’est pas Haneke. Son huis clos est malgré tout bien monté, on est happé mais ses personnages sont broyés par son scénario.

Dommage que le message soit absent ou confus ; à voir comme un thriller, c’est un moment plaisant.
Sorti en 2024
Ma note: 13/20