Fineskind (2023) de Brian Helgeland

Nouveau film de Brian Helgeland, scénariste renommé des chefs d'oeuvres "L.A. Confidential" (1997) de Curtis Hanson, "Mystic River" (2003) de Clint Eastwood ou "Green Zone" (2010) de Paul Greengrass et qui ets passé à la réalisation avec il faut bien l'avouer moins de réussite malgré "Payback" (1999), "Chevalier" (2001) ou "Legend" (2015). Le projet est un vrai serpent de mer puisque la première mouture du scénario date de 1995 et qu'il était prévu avec un casting prestigieux. Plusieurs réécritures et des soucis de planning on souvent retardé la production jusqu'à ce que le réalisateur-scénariste accepte une collaboration avec Paramount pour leur plateforme de streaming Paramount+ et donc sans sortie en salles... Charlie, un futur étudiant en droit choisit comme boulot d'été de travailler sur le bateau de pêche de Tom son demi-frère au grand dam de son père avocat. Après une première sortie qui a frôlé le drame Charlie veut continuer mais l'entreprise prend une tournure catastrophique qui pousse l'équipage à prendre des risques qui ne vont malheureusement pas s'avérer payant. Un mauvais choix amenant à un autre l'équipage se retrouve à conclure un deal avec des dealers... 

Charlie est incarné par Toby Wallace remarqué dans "Milla" (2019) de Shannon Murphy et "The Bikeriders" (2023) de Jeff Nichols. Son demi-frère est joué par Ben Foster vu entre autre dans "Hostiles" (2017) de Scott Cooper, "Galveston" (2018) de Mélanie Laurent ou "Le Survivant" (2021) de Barry Levinson, tandis que son équipage est composé notamment de Aaron Stanford qu'il retrouve après "X-Men : l'Affrontement Final" (2006) de Brett Ratner et vu dans "La Colline a des Yeux" (2006) de Alexandre Aja ou "Horse Girl" (2020) de Jeff Baena, puis Ismael Cruz Cordova aperçu dans "Un Jour dans la Vie de Billy Lynn" (2016) de Ang Lee, "Marie Stuart, Reine d'Ecosse" (2018) de Josie Rourke ou "Miss Bala" (2019) de Catherine Hardwicke. Les parents sont joués par Tommy Lee Jones vu dernièrement dans "Ad Astra" (2019) de James Gray et "Wander" (2019) de April Mullen, et retrouve après "JFK" (1991) de Oliver Stone sa partenaire Lolita Davidovich aperçue notamment dans Les Adversaires" (1999) et "Dark Blue" (2002) tous deux de Ron Shelton, puis son conjoint dans le film joué par Tim Daly vu dans "L'Associé" (1996) de Donald Petrie ou "Basic" (2003) de John McTiernan. Citons ensuite l'atout charme Jenna Ortega devenue la nouvelle Scream Girl avec les suite "Scream" (2022-2023) de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin et l'excellent "X" (2022) de Ti West, puis le caïd joué par Clayne Crawford aperçu dans "Love Song" (2004) de Shainee Gabel, "Mise à Prix" (2010) de P.J. Besce ou "The Bayton Outlaws" (2012) de Barry Battles... Le film débute comme un drame classique, ce qu'il est, mais auquel va s'accoler une dose de polar pour un mélo familial émouvant autour d'une famille recomposée et une bande de copains passionnés par leur métier de marin-pêcheurs. Un récit et un style qui n'est pas sans rappeler, assez nettement, le film "Manchester by the Sea" (2016) de Kenneth Lonergan.

On remarque deux choses, d'abord la photographie au ton un peu délavé, qui renvoie aussi au film sus nommé de Lonergan, puis un casting parfait, à la fois cohérent et hétérogène qui sert des personnages bien croqués entre ce qui est attendu et d'autres plus singuliers. Ainsi on a bien le vieux loup de mer, le copain fragile, le patron en col blanc, le beau-père... puis on a un étudiant à la tête bien faite loin de l'intello qui se brusque un peu pour changer d'air, et une petite amie qui prend les devants ni fille facile ni paumée. Le scénario prend sans doute un peu trop son temps, surtout entre sa 15ème et 45ème minute où il ne se passe pas grand chose. Mais le récit évolue, l'intrigue se met en place avec des rebondissements logiques ou attendus mais bien amenés avec une petite montée en puissance, une petite dose d'action et un final touchant qui peut tirer la larme à l'oeil. Il manque un petit quelques chose pour vraiment sortir du lot, sans doute une mise en scène plus flamboyante et inspirée (par exemple une mer plus présente ou mieux mise en lumière, cadrage moins académique) mais l'histoire est bien ficelée avec des gueules de cinéma au diapason. Un bon moment.

Note :                 

Fineskind (2023) Brian HelgelandFineskind (2023) Brian Helgeland

14/20