Les herbes sèches

herbes sèchesAu cœur de la morosité de l’hiver

Abonné à Cannes mais aussi de mes séances ciné, un Nuri Bilge Ceylan mérite toujours de se caler une demi-journée ciné. Là, il ne déroge pas à son style : un film fleuve de 3h20, très bavard et au cœur de la Cappadoce enneigée et reculée. Une des grandes qualités du maitre turc est de filmer avec une grande élégance les coins paumés de son pays. L’autre qualité est de nous montrer les intellectuels y vivant, englués dans ces territoires sans avenir ni perspective. Le tout donne des échanges entre les protagonistes dont certains de très grande volée ; donc sa qualité ultime est l’écriture des dialogues. Ils sont tellement riches qu’il faudrait couper le film en deux ou le voir très vite une seconde fois. Celui-ci par contre pêche par son scénario. Les histoires humaines ne s’imbriquent guère et l’unité du film en pâti ; par exemple le fil rouge autour de la relation entre la jeune fille et le professeur d’art plastique fonctionne peu.

Par contre, dans « Winter Sleep », il avait atteint le graal ; jamais on n’avait filmé aussi bien un hiver interminable et les batailles dialectiques au coin du feu qui l’accompagne. Ici, cette même idée fait naitre des sentiments moins forts.

Parti bredouille de Cannes, celui-ci et d’autres prouvent que la sélection 2023 était de qualité. Il faut cependant être bien armé pour se confronté à 3h20 de langueur monotone et intellectuel en langue turc.

Sorti en 2023

Ma note: 12/20