Migration (2023) de Benjamin Renner et Guylo Homsi

Juste après leur carton avec "Super Mario Bros" (2023) de Aaron Horvath et Michael Jelenic, les Studios Illumination connus depuis les succès de la franchise "Les Minions" (2010-2022) reviennent avec un second film qui se détache encore de ce qu'ils ont pu faire avant. Après l'adaptation du célèbre jeu vidéo cette fois ils font appel à un réalisateur-animateur singulier très différent de leur univers, le producteur Chris Meledandri précisant qu'il a choisi cet artiste pour sa "sensibilité cinématographique" et sa touche "impressionniste". En effet, le réalisateur n'est autre que Benjamin Renner remarqué pour ses films d'animation "Ernest et Célestine" (2012) et "Le Grand Méchant Renard et autres Contes..." (2017) avec lesquels il remporte deux Césars du meilleur film d'animation. Le cinéaste passe donc de la 2D à la 3D, et il quitte une façon de faire encore artisanale à une production de plus grande ampleur. Il est donc co-réalisateur avec Guylo Homsy dont c'est le premier film à ce poste mais qui a été animateur maison sur plusieurs films de Illumination. Ils mettent en image un scénario signé de Mike White scénariste-acteur sur plusieurs comédies dont "Rock Academy" (2003) de Richard Linklater ou "Super Nacho" (2006) de Jared Hess et qui a écrit comme première expérience en animation le film "Le Monde Secret des Emojis" (2017) de Tony Leondis et Eric Siegel... La famille Colvert vit paisiblement à l'abri de leur étang, le père Mack élevant sa progéniture en insistant sur les dangers du monde. Mais le passage d'un groupe de canards migrateurs ouvrent de nouveaux horizons, et si Mack est d'abord réticent, la famille décide de partir aussi à la découverte du monde à destination de la Jamaïque. Un voyage plein d'aventures s'annonce, avec ses dangers aussi surtout quand ils doivent traverser par accident un univers inconnu de béton et d'acier... 

Pour le casting en V.O. citons Kumail Nanjiani surtout remarqué dans des séries TV comme "Silicon Valley" (2014-2019) ou "Obi-Wan Kenobi" (2022), Elizabeth Banks star de la comédie US vu récemment dans "Call Jane" (2022) de Phyllis Nagy et qui a déjà prêté sa voix pour le dyptique "La Grande Aventure Lego" (2014-2019), Tresi Gazal pour sa première expérience qui n'est autre que la fille du monteur du film, Awkwafina vue dernièrement dans "Renfield" (2023) de Chris McKay et qui commence à prendre goût à jouer avec sa voix après "Raya et le Dernier Dragon" (2021) de Don Hall et Carlos Lopez Estrada, "Les Bad Guys" (2022) de Pierre Perifel et "La Petite Sirène" (2023) de Rob Marshall, Danny De Vito star expérimentée qui retrouve Illumination après "Le Lorax" (2012) de Chris Renaud et Kyle Balda, Keegan-Michael Key vu dernièrement dans "Wonka" (2023) de Paul King et habitué de l'animation après notamment "La Grande Aventure de Lego" (2014), "Toy Story 4" (2019) de Josh Cooley ou justement "Super Mario Bros" (2023). En V.F. les voix sont celles de Pio Marmaï qui est dans une grosse année après le dyptique "Les Trois Mousquetaires" (2023) de Martin Bourboulon qui retrouve l'animation après sa première expérience dans "En Avant" (2020) de Dan Scanlon, Laure Calamy pour sa première dans le domaine et vue récemment dans "Bonne Conduite" (2023) de Jonathan Barré et "Iris et les Hommes" (2024) de Caroline Vignal, Waly Dia humoriste déjà à l'oeuvre sur "Khumba" (2013) de Anthony Silverstone, puis enfin Nicolas Marié acteur fétiche de Albert Dupontel très actif également dans le domaine de la voix, notamment en doublant régulièrement l'acteur Tim Roth, il retrouve le monde des volatiles après le film d'animation "Drôles d'Oiseaux" (2012) de Wayne Thornley, et retrouve les studio Illumination après "Le Grinch" (2018) de Yarrow Cheney et Scott Mosier et "Super Mario Bros" (2023)... Une famille vivant en reclus, à l'écart du monde, en huis clos, avec un papa sur-protecteur, une fratrie avec ado et cadet, une femme aimante, forte et compréhensive, bref un canevas éculé façon "Les Croods" (2013) de Chris Sanders er Kirk DeMicco mais chez les canards colverts. Mais d'emblée les personnages sont attachants, le début est réussi avec une pincée d'humour noir parfaitement dosé pour toute la famille.

Le graphisme et le design est très chouette (!), de l'Illumination attrayant et des couleurs chatoyantes même si on cherche encore la patte "impressioniste" de Benjamin Renner. L'aventure via un voyage impose forcément des étapes comme des chapitres distincts les uns les autres ce qui est particulièrement vrai ici. Une rencontre façon croque-mitaine vraiment très réussie dans ses effets jumpscare, une immersion dans une megalopole humaine hilarante avec un restaurateur psychopathe qui se moque gentiment d'un fameux restaurateur turc salé star des réseaux internet, un perroquet de toute beauté, des nuages, des amis yogis... des rencontres liés à des gags souvent drôles voir très drôles qui reposent essentiellement sur les particularités des personnages. On a par contre les clichés habituels de l'ado qui veut s'affranchir de l'autorité parentale, le délire un peu bête de la machine de guerre (partie la plus décevante) de l'esbroufe et un antagoniste inapproprié l'humain aurait dû s'arrêter à une sorte de caméo des villes, l'idylle aussi rapide et superflue. Néanmoins, Illumination offre encore un petit bijou de créativité et de drôleries, Disney est battu depuis quelques temps et ça se confirme encore. Un très bon moment. 

Note :  

Migration (2023) Benjamin Renner Guylo HomsiMigration (2023) Benjamin Renner Guylo Homsi

14/20

Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :               

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