Les Survivants (1993) de Frank Marshall

Producteur indissociable de Amblin Enterntainment et donc derrière les films des réalisateurs Steven Spielberg ou Robert Zemeckis, Frank Marshall s'est décidé à passer derrière la caméra en réalisant le petit film d'horreur "Arachnophobie" (1990) une expérience a priori salutaire puisque le cinéaste va se lancer avec ce projet dans un film un peu plus ambitieux, une histoire vraie sur la tragédie du Vol Fuerza Aéra Uruguaya 571 (Tout savoir ICI !). Pour l'écriture, il s'agit d'adapter le livre éponyme (1974) de Piers Paul Read, premier livre à raconter ce terrible crash d'avion. Le Producteur-réalisateur choisit comme scénariste John Patrick Shanley passé également à la réalisation avec "Joe contre le Volcan" (1990) après avoir écrit les films "Eclair de Lune" (1987) de Norman Jewison et "Calendrier Meurtrier" (1989) de Pat O'Connor. Notons qu'outre la production Frank Marshall réalisera encore les films d'aventure "Congo" (1995) et "Antartica, Prisonnier du Froid" (2006), comme son scénariste qui réalisera ensuite "Doute" (2008) et "Amours Irlandaises" (2020)... 13 octobre 1972, un avion affrété par la délégation nationale uruguayenne de rugby pour se rendre au Chili, mais l'avion s'écrase en pleine Cordillère des Andes. C'est une catastrophe avec de nombreux morts mais les survivants s'organisent pour se soigner et avant se protéger du froid. Mais bientôt, le problème de la nourriture devient incontournable... 

Le récit est raconté par le personnage nommé Carlitos Paez, narrateur, qui est joué par Bruce Ramsay vu plus tard dans "Killing Zoe" (1994) de Roger Avary ou "Ma Vie avec Liberace" (2013) de Steven Soderbergh, mais il est joué plus âgé en caméo par la star John Malkovitch qui tourne la même année dans "Dans la Ligne de Mire" (1993) de Wolfgang Petersen. Le reste des passagers sont joués par Ethan Hawke alors en pleine ascension après "Le Cercle des Poètes Disparus" (1989) de Peter Weir et "Croc-Blanc" (1991) de Randal Kleiser, il retrouvera plus tard dans ses films "Straight to One" (1994) et "Blaze" (2018) ainsi que pour "Tesla" (2020) de Michael Almereyda son partenaire et ami Josh Hamilton vu récemment dans "Reality" (2023) de Tina Satter. Citons encore Jack Noseworthy vu ensuite dans "Breakdown" (1997) et "U-571" (2000) tous deux de Jonathan Mostow, David Cubitt vu dans "Ali" (2002) de Michael Mann ou "Le Septième Fils" (2014) de Sergueï Bodrov, Jerry Wasserman vu dans "Les Accusés" (1988) de Jonathan Kaplan, "Crying Freeman" (1995) de Christophe Gans ou "Watchmen" 2009) de Zack Snyder, José Zuniga vu dans "Smoke" (1995) de Wayne Wang, "Les Ailes de l'Enfer" (1997) de Simon West, Danny Nucci vu dans "USS Alabama" (1995) de Tony Scott ou "Rock" (1996) de Michael Bay, Vincent Spano vu dans "Rusty James" (1984) de F.F. Coppola ou "L'Embrouille est dans le Sac" (1991) de John Landis, Josh Lucas vu plus tard dans "Poséïdon" (2006) de Wolfgang Petersen, "Le Mans 66" (2019) de James Mangold ou "American Nightmare 5 : Sans Limites" (2021) de Everardo Gout, puis enfin les seules femmes avec Ele Keats vue encore récemment dans "Insidious 3" (2015) de Leigh Whannel et "Ouija : les Origines" (2016) de Mike Flanagan, et Illeana Douglas remarquée dans "Les Affranchis" (1990) et "Les Nerfs à Vif" (1991) tous deux de Martin Scorcese... On sait que cette tragédie amène les survivants à l'anthropophagie et c'est bien le paramètre qui rend cette histoire aussi singulière qu'effroyable. Un crash d'avion oblige le film à suivre une logique de survie à laquelle on s'attend forcément. La première partie repose donc sur le constat, porter secours, séparer les morts des vivants, soigner et se chauffer... etc...

Mais très vite on remarque que le scénario n'approfondit rien, reste en surface des choses pour au final être un résumé facile et grossier. Par exemple on s'étonne que les morts ou même les blessés ne touchent pas plus les proches ou les amis. Il y a aussi des omissions dommageables qui auraient pu enrichir le récit, comme le fait que le film occulte l'appareil photo utilisé sur le lieux par le nommé Parrado. Mais le pire est la partie nourriture, alors qu'on s'attend à une montée de la réflexion et à une recherche d'alternative cette partie cannibalisme reste une partie minoritaire, tandis que la décision se fait finalement assez rapidement et assez facilement. Une partie bâclée qui retire toute réflexion et toute émotion vis à vis d'une chose forcément polémique. Par là même, outre les morts il est étonnant que les survivants soient si bien portant - précisons d'ailleurs que les survivants  ont perdu en moyenne près de 30kg ! Le film n'est pas mauvais, mais le réalisateur signe un film trop basique, sans audace, lisse sur une aventure humaine hors norme. Dommage.

Note :                 

Survivants (1993) Frank MarshallSurvivants (1993) Frank Marshall

10/20