300 (2006) de Zack Snyder

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Second long métrage après le remake remarqué "L'Armée des Morts" (2004) Zack Snyder revient avec un peplum singulier et plus personnel en adaptant le roman graphique "300" (1998) de Frank Miller qui venait justement de signer son propre film avec Robert Rodriguez sur une autre de ses oeuvres avec "Sin City" (2005). Ce nouveau projet est inspiré de la bataille des Thermopyles (Tout savoir ICI !) mais rappelons que Frank Miller s'en est inspiré très librement et que le cinéaste adapte le roman graphique et ne signe donc pas un film historique pur. Le réalisateur-scénariste co-signe le scénario avec Kurt Johnstad qui signera plus tard les scénarios de "Act of Valor" (2012) de Mike McCoy et Scott Waugh, et surtout "Atomic Blonde" (2017) de David Leitch et retrouvera une partie de l'équipe pour la suite "300 : la Naissance d'un Empire" (2014) de Noam Murro, puis en collaboration aussi avec Michael B. Gordon qui écrira juste après "G.I. Joe : le Réveil du Cobra" (2009° de Stephen Sommers. Le film malgré son côté esthétique est interdit au moins de 12 ans à sa sortie en salles... - 480 avant J.C. Un émissaire se présente à Léonidas roi de Sparte et exige que Sparte se soumette au roi des Perse Xerxès Ier. Léonidas réponds avec force par la négative et impose donc la guerre à son peuple qui reste divisé. Malgré les présages et les lois de Sparte Leonidas part à la rencontre de l'incroyable armée perse avec 300 fidèles spartiates pour une guerre perdue d'avance... 

Le roi Léonidas est incarné par Gerard Butler qui après des années s'est fait particulièrement remarqué dans le sous-estimé "Le Fantôme de l'Opéra" (2004) de Joel Schumacher et qui retrouvera Zack Snyder pour "The Watchmen" (2009) et surtout qui retrouvera une grande partie du casting pour la suite "300 : la Naissance d'un Empire" (2014) dont son épouse jouée par Lena Headey future star de la série TV "Game of Thrones" (2011-2019) et qui retrouve après "Face" (1997) de Antonia Bird son partenaire Andrew Tiernan vu entre autre dans "Arnaques, Crimes et Botanique" (1998) de Guy Ritchie et "Le Pianiste" (2002) de Roman Polanski, citons encore pour ceux qui seront dans la suite David Wenham qui prêtera sa voix dans le film d'animation "Le Royaume de Ga'Hoole" (2010) de Zack Snyder et surtout vu chez Baz Luhrmann dans "Mouln Rouge" (2001), "Australia" (2008) et récemment dans "Elvis" (2022), Andrew Pleavin aperçu dans "Batman Begins" (2005) et "Inception" (2010) tous deux de Christopher Nolan, puis chez les Perses Peter Mensah vu dans "Les Larmes du Soleil" (2003) de Antoine Fuqua, "Avatar" (2009) de James Cameron ou "Snake Eyes" (2021) de Robert Schwentke, et Rodrigo Santoro alias Xerxès vu notamment dans "Avril Brisé" (2001° de Walter Salles, "Leonera" (2008) de Pablo Trapero ou plus récemment "Jane Got a Gun" (2016) de Gavin O'Connor. Trois des acteurs se retrouveront dans un genre similaire avec "Les Immortels" (2011) de Tarsem Singh, Stephen McHattie qui retrouvera Gerard Butler et son réalisateur dans "The Watchmen" (2009) vu également dans "A History of Violence" (2005) de David Cronenberg ou "Nightmare Alley" (2021) de Guillermo Del Toro, Robert Maillet vu plus tard dans "Sherlock Holmes" (2009) de Guy Ritchie ou "Polar" (2019) de Jonas Akerlund et qui retrouvera Lena Headey dans "The Mortal Instrument : la Cité des Ténèbres" (2013) de Harald Zwart. Citons ensuite Tyrone Benskin vu dernièrement dans "Pieces of a Woman" (2020) de Kornel Mundruczo, retrouvera dans "I'm Not There" (2007) de Todd Haynes son partenaire Dennis St John vu entre autre dans "Aviator" (2004) de Martin Scorcese, Michael Fassbender dans son premier film qui va devenir une star peu de temps après avec "Hunger" (2008) de Steve McQueen ou "Inglourious Basterds" (2009) de Quentin Tarantino, il retrouvera dans "Centurion" (2010) de Neil Marshall l'acteur Dominic West vu entre autre "The Square" (2017) de Ruben Östlund et "Tomb Raider" (2018) de Roar Uthaug, Vincent Regan déjà vu dans des peplums avec "Troie" (2004) de Wolfgang Petersen et "Le Choc des Titans" (2010) de Louis Leterrier, puis enfin Tom Wisdom apparu notamment dans "Good Morning England" (2009) de Richard Curtis ou "Enemy Lines" (2020) de Anders Banke... Notons que la musique très rock est signée de Tyler Bates, compositeur de Snyder depuis "L'Armée des Morts" (2004), sur "The Watchmen" (2009) et sur "Sucker Punch" (2011), qui oeuvrera ensuite sur la franchise "John Wick" (2014-2023)...

Le film reprend fidèlement les scènes de la bande dessinée, sur le fond comme sur la forme, le scénario reprend tout aussi fidèlement les événements et esthétiquement le film est tout aussi raccord avec l'oeuvre originale. Néanmoins, Snyder ajoute quelques séquences qui s'avèrent judicieuses car étoffent un récit très virils et guerriers. Ainsi, le réalisateur-scénariste ajoute les intrigues politiques au sein de Sparte en offrant une présence et une importance plus centrale à la reine Gorgo/Headley seul personnage féminin de cette histoire, puis il ajoute quelques éléments plus surréaliste comme le rhinocéros. Reprenant avec conviction le comic de Frank Miller il est certain que le grand écran offre une dimension et une ampleur qui rend hommage à l'esthétique de l'oeuvre comme au mythe des Spartiates. La voix Off insiste sur quelques particularités de Sparte (en poussant un peu le bouchon de la vraisemblance), mais aussi de Xerxès et de son armée (énorme et impressionnant jouant sur les fantasmes). On remarque la condition physique des personnages, spartiates obligent, les acteurs ont subi un entraînement intensif de huit semaines avant le tournage pour sculpter des corps digne des hotlites spartiates. Plusieurs scènes sont visuellement sublimes, digne de tableaux sublimés par des ralentis et des cadrages savamment orchestrés. La mise en scène est étudiée pour ne pas dénaturer le matériau d'origine, une mise en scène stylée et sans doute un chouïa maniérée mais ça crée un film unique, sorte de gloire assumée aux 300 Spartiates contre des milliers de Perses. D'ailleurs, plus sérieusement, le film sera un succès phénoménal en Grèce alors que l'Iran (berceau de la Perse) criera au scandale. Mais il n'y a rien de politique ici, car cela pourrait être n'importe qui l'histoire se focalisant sur un mode de vie unique (celle des spartiates) qui les mènes à une lutte vaine mais héroïque. On peut pourtant être un peu déçu que cette bataille ne soit pas plus ancré dans son contexte historico-stratégique des guerres médiques, à savoir que le sacrifice des 300 est à l'origine un choix pour laisser les autres grecs le temps de s'organiser. Néanmoins, la réalisation et les choix esthétiques sont ici au service du mythe et de la légende. Précisons que la suite "300 : la Naissance d'un Empire" (2014) n'en est pas vraiment une, le récit débutant avant, pendant et juste après la partie racontée dans "300".

Note :                 

17/20