The Killer (2023) de David Fincher

Nouveau film de David Fincher après "Mank" (2020) et nouvelle collaboration avec la plateforme Netflix, et après ce biopic stylé et passionnant le cinéaste revient à ses premières amours avec un thriller, mais loin de "Seven" (1996), "Panic Room" (2002) ou "Gone Girl" (2014) puisqu'il préfère cette fois lorgné sur un tout autre genre dans le genre des "John Wick" (2014-2022). Pour cela il adapte la série de bande-dessinées "Le Tueur" (1990-1999) de Matz et Luc Jacamon, un projet pour lequel le cinéaste retrouve un scénariste, un certain Andrew Kevin Walker qui n'est autre que celui qui a signé ses plus grands chefs d'oeuvres, "Seven" (1996), "The Game" (1997) et "Fight Club" (1999). Les deux hommes se basent uniquement sur les albums n°1 à n°5 sur les 13 albums publiés. On peut donc imaginer que le film peut amener à une nouvelle franchise... Un tueur à gages, solitaire, froid et cynique effectue ses missions de façon méthodique en respectant 4 règles qui sont comme des mantras qu'il se répète sans cesse : Respecte le plan, Anticipe n'improvise pas, Ne fais confiance à personne, Ne mène quele combat pour lequel on te paye. Mais après une longue préparation pour une opération à Paris, le tueur râte sa cible de façon dramatique, son premier échec. Malgré les risques il rentre chez lui en République Dominicaine mais découvre sa maison saccagée et sa petite amie est violemment agressée. Le tueur repart pour retrouver les responsables... 

The Killer (2023) de David Fincher

Le tueur à gages est incarné par Michael Fassbender vu entre autre dans "Angel" (2007) de François Ozon, "Inglourious Basterds" (2009) de Quentin Tarantino, "Twelve Years a Slave" (2013) de Steve McQueen ou "Macbeth" (2015) de Justin Kurzel, et surtout qu'on n'avait pas revu depuis "X-Men : Dark Phoenix" (2019) de Simon Kinberg. Son commanditaire est interprété par Charles Parnell vu entre autre dans "Transformers : l'Âge de l'Extinction" (2014) de Michael Bay, "Top Gun : Maverick" (2022) de Joseph Kosinski et "Mission Impossible : Dead Reckoning partie 1" (2023) de Christopher McQuarrie. Citons ensuite Tilda Swinton toujours très prolifique avec déjà cette année "Eternal Daughter" (2023) de Joanna Hogg et "Asteroid City" (2023) de Wes Anderson, Arliss Howard mythique Cowboy dans "Full Metal Jacket" (1987) de Stanley Kubrick, vu aussi dans "Tueurs Nés" (1994) de Oliver Stone ou "Le Stratège" (2011) de Bennett Miller et retrouve David Fincher après "Mank" (2020), Kerry O'Malley vue notamment "Effets Secondaires" (2013) de Steven Soderbergh ou "Annabelle" (2014) de John R. Leonetti, Sophie Charlotte actrice germano-brésilienne essentiellement vue dans des séries TV dont "Malhaçao" (2004-2009) ou "Babilônia" (2015), Sala Baker vu dans "Savages" (2012) de Oliver Stone, "Parker" (2013) de Taylor Hackford ou "Braven" (2018) de Lin Oeding, Endre Hules qui était chauffeur de taxi dans "Seven" (1996) vu depuis dans "Appolo 13" (1996) de Ron Howard ou "Dangereuse Alliance" (1996) de Andrew Fleming, Jack Kesy vu notamment dans "Death Wish" (2018) de Eli Roth, "Deadpool 2" (2018) de David Leitch ou "Sans Aucun Remords" (2021) de Stefano Sollima, et n'oublions pas la dominatrice incarnée par Monique Ganderton actrice, cascadeuse notamment sur le Marvel Universe et doublure entre autre des actrices Rebecca Romijn et Famke Janssen... David Fincher retrouve aussi le duo Trent Reznor et Atticus Ross compositeur fidèle depuis "The Social Network" (2010), puis Erik Messerschmidt Directeur Photo du cinéaste depuis "Gone Girl" (2014)... Les premières minutes imposent un climax singulier dans un silence et un professionnalisme méthodique qui est habillé seulement d'une voix Off entêtante, une voix Off du tueur lui-même qui n'est autre que sa pensée envahit par son mantra "Respecte le plan, Anticipe n'improvise pas, Ne fais confiance à personne, Ne mène que le combat pour lequel on te paye", qui sera répété encore et encore. Une première partie efficace jusqu'à cette bavure qui frappe car jamais on aura vu une erreur aussi humainement bête chez un héros de ce type.

The Killer (2023) de David Fincher

Dans ce genre de film les héros sont des êtres supérieurs, des as dont les erreurs sont souvent pas directement leur faute, soudain, ce tueur devient humain et cette bavure impose l'idée que derrière son mantra de pro il n'est pas si infaillible. Malgré ce début très réussi on constate vite que le film tourne en rond et ne parvient que rarement à nous sortir de la torpeur. Il y a d'abord ce chapitrage un peu inutile, un segment correspondant à une cible, mais surtout avec cette voix Off omniprésente qui nous rabâche sans cesse ce mantra. Finalement un réel tueur silencieux aurait été plus judicieux, outre "John Wick" on pense à "Léon" (1994) de Luc Besson ou "Collateral" (2004) de Michael Mann qui ne parle jamais pour ne rien dire et qui agisse plutôt que de parler. Seul un duel à mains nues vient vraiment donner un coup de punch à cette rengaine sans rythme et surtout sans idées réellement réjouissantes. En fait on passe notre temps à se demander comment le duo à qui on doit "Seven" ou "Fight Club" a pu se contenter de ce thriller qui fait pâle figure face au must du genre de ces dernières années. Ce n'est pas spécialement râté, c'est juste trop classique. Résultat, force est de constater que David Fincher signe là son plus mauvais film.

Note :                 

Killer (2023) David FincherKiller (2023) David Fincher

10/20