Reptile (2023) de Grant Singer

Après des années à s'être fait un nom en tant que réalisateur de clips vidéos, voici le premier long métrage de Grant Singer qui s'autorise un casting prestigieux pour un thriller qui se veut sombre. Il faut avouer que son projet a dû être bien aidé grâce à la participation de la star Benicio Del Toro, acteur principal donc et co-producteur, casquette qu'il n'avait jusqu'ici porté que deux fois pour "Che" (2008) de Steven Soderbergh et "Wolfman" (2010) de Joe Johnston. La star collabore également à l'écriture du scénario signé du réalisateur et de Benjamin Brewer réalisateur-scénariste de "Beneath Contempt" (2011) et "Le Casse" (2016). Notons que Del Toro retrouve à la production Thad Luckinbill après les films "Sicario" (2015) de Denis Villeneuve et "Sicario : la Guerre des Cartels" (2018) de Stefano Sollima... En Nouvelle-Angleterre, Tom Nichols et ses collègues enquêtent sur le meurtre d'une jeune femme agent immobilier. Plusieurs suspects apparaissent, Will Grady son petit-ami logiquement, Eli Phillips un homme plutôt mystérieux, Sam Gifford un ex, voir Renee sa meilleure amie. En parallèle Tom est en pleine introspection... 

Reptile (2023) de Grant Singer

L'inspecteur Tom Nichols est donc incarné par Benicio Del Toro vu récemment dans "No Sudden Move" (2021) de Steven Soderbergh et "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson, et qui retrouve donc son co-producteur après le dyptique "Sicario" (2015-2018). Son épouse est jouée par Alicia Silverstone quasi has been qui survît par-ci par-là dont on peut citer ces dernières années "Mise à Mort du Cerf Sacré" (2017) de Yorgos Lanthimos et "Le Book Club" (2018) de Bill Holderman. Ses collègues sont joués par Ato Essandoh vu dans "Django Unchained" (2012) de Quentin Tarantino ou "X-Men : Dark Phoenix" (2019) de Simon Kinberg, Eric Bogosian vu dans "Ararat" (2002) de Atom Egoyan, "Balde : Trinity" (2004) de David S. Goyer ou "Uncut Gems" (2019) des frères Safdie. Les suspects sont joués par Justin Timberlake devenu rare au cinéma après "Wonder Wheel" (2017) de Woody Allen ou "Palmer" (2021) de Fisher Stevens, Michael Pitt vu dans "Ghost in the Shell" (2017) de Rupert Sanders ou "The Last Days of American Crime" (2020) de Olivier Megaton, Karl Glusman vu dans "USS Greyhound" (2020) de Aaron Schneider ou "God is a Bullett" (2023) de Nick Cassavetes, puis Sky Ferreira vu dans "Elvis and Nixon" (2016) de Liza Johnson ou "Baby Driver" (2017) de Edgar Wright. Citons ensuite Domenick Lombardozzi vu dans "Le Pont des Espions" (2015) de Steven Spielberg ou "The Irishman" (2019) de Martin Scorcese, Frances Fisher vue entre autre dans "Impitoyable" (1992) de et avec Clint Eastwood, "Titanic" (1997) de James Cameron ou "La Défense Lincoln" (2011) de Brad Furman, Matilda Lutz vue dans "Summertime" (2016) de Gabriele Muccino, "Revenge" (2017) de Coralie Fargeat et "Coupez !" (2022) de Michel Hazanavicius, Owen Teague vu dans les films d'horreur "Ca" (2017-2019) de Andrès Muschietti, "I See You" (2019) de Adam Randall et "The Empty Man" (2020) de David A. Prior, Mike Pniewski vu notamment dans "Barry Seal : American Traffic" (2017) de Doug Liman et "Le Cas Richard Jewell" (2019) de Clint Eastwood, et n'oublions pas le producteur Thad Luckinbill qui s'octroie un petit rôle... Le film débute de façon classique, voir un peu ennuyeux mais impose aussi une atmosphère singulière, à la fois pesante et neutre qui va confirmer un film un peu trop terne aussi bien dans sa photographie que dans son rythme monocorde. Pourtant, le scénario va s'avérer surprenant, dense et finalement va monter en pression dans son dernier acte. 

Reptile (2023) de Grant Singer

En fait l'enquête principal n'est pas l'unique niveau de lecture, il y a aussi le passé professionnel récent du flic joué par Del Toro. L'enquête sur le meurtre amène à d'autres événements, une enquête qui aurait pu d'ailleurs être plus surprenante en se servant d'un Justin Timberlake de façon plus inattendu entre autre ; ce qui ne gâche pas la performance impeccable de l'acteur qui n'aura jamais été aussi "mature". Il y a un petit côté "Copland" (1997) de James Mangold mais en plus monotone. On se dit qu'au vu du scénario passionnant et d'un casting aussi solide il est dommage que la mise en scène ne soit pas plus ample, plus flamboyante même. Heureusement la fin est très réussie, avec un acte final parfaitement maîtrisé avec une tension qui est enfin raccord avec les enjeux. Grant Singer signe un thriller qui manque de nous lâcher en cours de route mais réussie de façon ténue à nous garder en éveil avec un récit bien construit, des suspects nombreux et ce qu'il faut de soupçons et de doutes pour nous tenir en haleine dans une atmosphère sombre et désenchantée. Un bon thriller auquel il manque un peu de panache pour atteindre les meilleurs du genre. 

Note :                 

Reptile (2023) Grant SingerReptile (2023) Grant Singer

14/20