How to Have Sex (2023) de Molly Manning Walker

Premier long métrage pour Molly Manning Walker qui s'est faite remarquée avec son court métrage "Good Thanks, You ?" (2020) sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes. Une entrée remarquée au  point d'obtenir ensuite les moyens pour lancer son projet de long qui aborde des thématiques particulièrement brûlants aujourd'hui sur la question du consentement et du viol. Le film est une co-production gréco-britannique qui a été très bien reçu une fois encore au Festival de Cannes 2023 où il a reçu le prix Un Certain Regard et la Queer Palm... Afin de célébrer la fin du lycée, Tara, Skye et Em s'offrent leurs premières vacances entre copines dans une station méditerranéenne populaire. Le trio compte bien profiter à fond et enchaîner les fêtes et les nuits blanches en compagnie de colocataires anglais rencontrés sur place. La folie est un tourbillon euphorique jusqu'au vertige mais l'ambiance retombe brutalement quand Tara disparaît plusieurs heures et réapparaît sans que ses amis puissent comprendre ce qu'il s'est passé... 

How to Have Sex (2023) de Molly Manning Walker

Les trois copines sont incarnées par Mia McKenna-Bruce apparue jeune dans le film "Phénomènes Paranormaux" (2009) de Olatunde Osunsanmi puis vue ensuite essentiellement à la télévision avec les séries TV "The Witcher" (2019), "Les Justicières" (2020) ou "Vampire Academy" (2022), Lara Peake aperçue dans "How to Talk to Girls at Parties" (2017) de John Cameron Mitchell et "Final Score" (2018) de Scott Mann mais surtout vue dans des séries TV comme "The English Game" (2020) ou "Mood" (2022), puis Enva Lewis dans son premier rôle, à l'instar de Daisy Jelley, et  citons encore Eilidh Loan aperçue dans quelques épisodes de diverses séries TV ou le film "Un Château pour Noël" (2021) de Mary Lambert, Laura Ambler dont la précédente expérience cinéma était en tant que scénariste du film "The White Pony" (1999) de Brian Kelly, et Anna Antoniades apparue dans les films "Mamma Mia ! Here Go Again" (2018) de Ol Parker et "Sweetheart" (2021) de Marley Morrison. Côté mec citons ensuite Samuel Bottomley qui a débuté dans l'excellent "Tyrannosaur" (2011) de Paddy Considine et vu récemment dans "Sundown" (2022) de Michel Franco, puis Shaun Thomas aperçu dans "Miss Peregrine et les Enfants Particuliers" (2016) de Tim Burton et "Ali & Ava" (2022) de Clio Barnard... Le film débute comme un teen movie ou fiesta et orgie se mêle à la façon de la première partie du film "Spring Breakers" (2013) de Harmony Korine. Soit une fête façon Ibiza ou Cancùn no limit du début à la fin. La première demi-heure devient même insupportable avec trois nanas en roue libre, s'habillant la plupart du temps comme des cagoles (pour être sympa) et qui ne veulent que deux choses : perdre leur virginité donc baiser, et se saouler jusqu'à plus soif ! Bref, on se dit déjà qu'il faut pas s'étonner...

How to Have Sex (2023) de Molly Manning Walker

Ensuite il y a deux rebondissements, deux événements qui amènent aux  questionnements et à la réflexion voulus par la réalisatrice. Mais finalement on s'aperçoit que la cinéaste relate des faits où il n'y a pas vraiment débat... ATTENTION SPOILERS !... 1ère scène : le garçon demande deux fois, la fille réponds oui par deux fois donc consentement. 2ème scène : le garçon abuse parce que la mise en scène de la cinéaste le veut ainsi, mais sur le fond (juridiquement parlant) il y a circonstance après une première fois, et une fille qui ne dit pas "non", plus tard on apprend qu'elle dormait, ce qui est faut il la réveille et ne le repousse pas ; après cette seconde scène il y a logiquement réflexion, si la fille ne connaissait pas avant le garçon on pourrait opter pour un viol par surprise, si il s'agit d'un couple "officielle" il n'y aurait aucune objection... FIN SPOILERS !... Sans compter qu'il y a l'alcoolisation énorme et sans limite deux deux (tous d'ailleurs) protagonistes (à tel point qu'on s'étonne qu'il n'y est pas question de drogues) ce qui crée la plupart des situations caduques même au niveau justice car impossible à savoir quoi que ce soit et donc impossible à prouver les nuances éthyliques. Les regrets sont faciles les accusations aussi omettant ses propres choix. Résultat la réalisatrice se tire un peu une balle dans le pied avec des personnages filles ou garçons qui sont à mettre dans le même panier même si la cinéaste tente de forcer une ligne unilatérale consensuelle. Néanmoins, si la question du viol semble fausser, la question autour du consentement est déjà plus intéressante avec les consommations très excessives d'alcool ou l'effervescence collective - par exemple les copines se rendent même pas compte que leur amie a changé, que ses regards en disent long, et même à la fin le soutien est vite fait bien fait. Avec un tel récit pas sûr que la réalisatrice serve vraiment son message attendu. Un peu maladroit donc pour une histoire de fiesta non stop très redondant. Note indulgente.

Note :                 

Have (2023) Molly Manning WalkerHave (2023) Molly Manning Walker

10/20