L'Homme Debout (2023) de Florence Vignon

Premier long métrage de Florence Vignon après un court métrage "Le Premier Pas" (1999) et surtout une carrière de scénariste essentiellement auprès et pour Stephane Brizé avec "L'Oeil qui traîne" (1997), "Le Bleu des Villes" (1999), "Mademoiselle Chambon" (2009), "Quelques Heures de Printemps" (2012) et "Une Vie" (2017). La cinéaste précise : "Le désir de passer derrière la caméra me taraudait depuis un certain temps, j'ai sans doute attendu d'être vraiment prête... Ce sentiment de nécessité nous permet d'abattre tous les murs, d'imposer notre regard, de trouver notre liberté." Pourtant ce projet n'est pas de son fait puisqu'on lui a proposé d'adapter le roman "Ils Désertent" (2012) de Thierry Beinstingel. Une proposition qui tombait à pic alors que la scénariste pensait justement passer à la réalisation... Clémence est en période d'essai dans une entreprise de papier peint. Mais pour décrocher son CDI le patron qui cherche à rajeunir l'image de sa société, lui demande de pousser Henri Giffard un VRP en fin de parcours vers une retraite anticipée. Mais ce dernier refuse catégoriquement. Clémence va tenter de le faire changer d'avis, mais malgré la perspective d'un avenir professionnel qui lui permettrait de fuir ses soucis familiaux elle va bientôt être touchée par ce VRP solitaire... 

L'Homme Debout (2023) de Florence Vignon

La jeune employée est interprétée par Zita Hanrot vue récemment dans "Annie Colère" (2022) de Blandine Lenoir et "A mon seul Désir" (2023) de Lucie Borleteau. Le VRP retraitable est incarné par Jacques Gamblin vu dernièrement dans "On sourit pour la Photo" (2022) de François Uzan et "Le Tigre et le Président" (2022) de Jean-Marc Peyrefitte, il retrouve après "Au Coeur du Mensonge" (1998) et "Bellamy" (2009) tous deux de Claude Chabrol son partenaire Thomas Chabrol, fils de qui tourna essentiellement pour son père dès "Alice ou la Dernière Fugue" (1976) et vu ces dernières années dans "Le Grand Jeu" (2015), "Alice et le Maire" (2019) ou "Le Parfum Vert" (2022) tous trois de Nicolas Pariser, puis retrouve après "La Page Blanche" (2022) de Murielle Magellan l'actrice Saadia Bentaïeb vue récemment dans "Normale" (2023) de Olivier Babinet. Citons encore Cédric Moreau remarqué dans les séries TV "Rebecca" (2021) ou "Les Siffleurs" (2023), Tatiana Gousseff remarquée dans la série TV "Tandem" (2021-...) et aperçue dans "Nous Finirons Ensemble" (2019) et "Astéric et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023) de et avec Guillaume Canet, Bruno Abraham-Kremer vu dans "Comme ton Père" (2007) de Marco Carmel, "Bellamy" (2009) de Claude Chabrol ou "La Crème de la Crème" (2014) de Kim Chapiron, Carima Amarouche vue dans "La Vraie Famille" (2022) de Fabien Gorgeart, "A Plein Temps" (2022) de Eric Gravel ou "La Chambre des Merveilles" (2023) de Lisa Azuelos, Gaël Kamilindi aperçu dans "Un Amour Impossible" (2018) de Catherine Corsini, Guillaume Clerice vu dans "Vicky" (2016) de Denis Imbert ou "Première Année" (2018) de Thomas Lilti, Bruno Henry vu dans  "Vaurien" (2018) de Mehdi Senoussi ou "Saloum" (2023) de Jean-Luc Herbulot, sans oublier la réalisatrice elle-même qui s'octroie un petit rôle... L'idée de base est intéressante, où comment une jeune femme accepte une mission ingrate pour obtenir son CDI, à savoir pousser un employé historique et retraitable vers la sortie. Mais malheureusement le scénario s'éparpille un peu puis choisit une ligne narrative trop simpliste et donc peu plausible ce qui rend le sujet finalement sous-exploitée.

L'Homme Debout (2023) de Florence Vignon

D'abord, on a bien du mal à comprendre pourquoi avoir écrit un tel contexte familial pour Clémence/Hanrot qui crée une dramaturgie forte mais comme un cheveu sur la soupe car trop singulier, sans que ça ne serve ou enrichisse ni l'intrigue principale ni le sujet de l'histoire. Mais le pire est la cohérence du personnage de Henri Giffard/Gamblin dont on nous explique bien qu'on ne peut rien lui faire car il a un contrat en béton, qu'il travaille parfaitement et réussit à atteindre ses objectifs aisément depuis 30 ans. Alors pourquoi accepte-t-il aussi simplement et aussi facilement les nouvelles missions qui sont clairement un piège ou punition ?! Ca ne tient pas une seconde la route. Heureusement, le duo Hanrot/Gamblin tient la route, sert leur rôle respectif idéalement, avec empathie et surtout avec une osmose complice qui fonctionne bien. On pourrait penser que Giffard aurait pu être plus "bizarre", car au final on constate que le directeur l'est encore plus nettement, obsédé par un retraitable qui reste bien anecdotique face à ses ambitions professionnelles. En conclusion une petite chronique douce-amère touchante mais qui part un peu trop dans tous les sens pour convaincre pleinement, merci au duo d'acteurs qui maintient un semblant d'intérêt.

Note :  

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12/20

Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :               

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