Le Roi Singe (2023) de Anthony Scacchi

Nouvelle production sino-américaine de la société Pearl Studio, anciennement Oriental Dreamworks à qui on doit d'abord "Kung-Fu Panda 3" (2016) de Jennifer Yuh Nelson et Alessandroni Carloni, puis après le rachat en 2018 "Abominable" (2019) de Jill Culton et Todd Wildermab et "Voyage vers la Lune" (2020) de Glen Keane et John Kahrs. Pour ce nouveau projet Pearl Studio a choisi une adaptation, et pas des moindres avec le roman célèbre "La Pérégrination vers l'Ouest" (fin XVIe siècle) de Wu Cheng'En connu aussi sous les titres "Le Voyage en Occident", "Le Singe Pèlerin" ou "Le Roi Singe", sur la légende du Roi Singe, de sa naissance à son emprisonnement il y a 500 ans avant sa délivrance par un moine qui va ensuite l'accompagner dans son voyage. Un livre culte en Asie et surtout en Chine qui a connu de très nombreuses adaptations télévisuelles et cinéma comme "Le Roi des Singes bat le Démon de l'Os Blanc" (1960) de Yang Xiaozhong et Yu Zhongying, la quadrilogie de la Shaw Brothers (1966), "Journey to the West" (2014) de Tsai Ming-Liang, la trilogie "Le Roi Singe" (1995-2016) de Jeffrey Lau, "Le Royaume Interdit" (2008) de Rob Minkoff, la trilogie "The Monkey King" (2014-2018) de Soi Cheang ou "Wu Kong" (2017) de Derek Kwok. La réalisation a été confié à Anthony Scacchi à qui on doit entre autre les films d'animation "Les Rebelles de la Forêt" (2005) ou "Les Boxtrolls" (2016), il retrouve après "Les Rebelles..." ses scénaristes Ron J. Friedman et Steve Bencich qui ont signé également "Frères des Ours" (2003) de Aaron Blaise et Robert Walker, "Chicken Little" (2005) de Mark Dindal ou "Comme Chiens et Chats : la Revanche de Kitty Galore" (2010) de Brad Peyton, ils co-signent le scénario avec Rita Hsiao connue pour son travail sur "Mulan" (1998) de Barry Cook et Tony Bancroft...

Le Roi Singe (2023) de Anthony Scacchi

Il y a bien longtemps, un petit singe naît d'une pierre en haut d'une montagne dérangeant l'Empereur de jade. Alors que ce dernier ordonne sa mise à mort il est sauvé par Bouddha. Le singe rencontre d'autres congénères mais il est vite banni de par son caractère, car le singe veut devenir un Dieu et doit pour cela vaincre des démons. Pour commencer sa quête il plonge dans le royaume marin du Roi-Dragon pour obtenir l'arme qui lui permettra de réussir, ce sera le Bâton de Bon-Plaisir cerclé d'Or... Au casting en V.O. le Roi Singe a la voix de Jimmy O. Yang vu dans "Crazy Rich Asians" (2018) de Jon Chu, "Nightmare Island" (2020) de Jeff Wadlow ou "Love Hard" (2021) de Hernan Jimenez, bébé le rôle titre a la voix de Dee Bradley Baker comédien spécialiste du genre depuis "Porco Rosso" (1992) de Hayao Miyazaki, en passant "Space Jam" (1996) de Joe Pytka ou "Milo sur Mars" (2011) de Simon Wells jusqu'à "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Destin Daniel Cretton, après lequel il retrouve Jodi Long et Stephane Hsu vue dernièrement dans "Everything Everywhere All at Once" (2022) de Daniel Kwan et Daniel Scheinert. Citons encore Hoon Lee alias l'Empereur de Jade surtout vu dans des séries TV dont "Banshee" (2013-2016), "Warrior" (2019-2020) ou "DMZ" (2022), puis B.D. Wong vu dans la saga "Jurassic Park" (1993-2022) et la série TV "New-York, Unité Spéciale" (2001-2015)... Le film débute très rapidement et entre dans le vif du sujet à grande vitesse ce qui est symptomatique de ce qui va suivre dans un rythme effréné qui ne laisse aucune répit et qui évite ainsi l'écueil habituel de la baisse de régime avec le passage obligé de la séquence émotion. Ainsi on a bien 2-3 passages émotion mais qui ne vampirise pas le récit, qui restent dans une durée assez courte pour ne pas casser le rythme.

Le Roi Singe (2023) de Anthony Scacchi

On constate au fur et à mesure que l'histoire est fidèle même si le scénario est court et le rythme facilite un "résumé" vite fait bien fait et surtout ouvre la voie à une nouvelle trilogie ; la suite est à venir sans aucun doute. Mais d'emblée ce qu'on apprécie est l'animation elle-même, un graphisme créatif et assez original (plus discutable sur certaines couleurs) pour nous changer des sempiternels tronches Disney ou Ghibli ; certains personnages sont plus ou moins attrayants mais ça reste subjectif. Le début nous présente un bébé singe aussi hilarant qu'insupportable qui renvoie logiquement à nous petites têtes blondes quand elles étaient excitées mais qu'on aimait quand même, puis en grandissant le petit singe devenu grand vire vers encore plus vers l'insupportable, le jeune qui sait tout sur tout sans rien savoir qui nous amène à la morale attendue mais nécessaire à tout film d'animation du genre. Un singe égocentrique, irrévérencieux, insolent et égoïste qui va être emporté par son ambition et sa solitude plus ou moins assumée. On notera un passage qui reste sans réponse (son immortalité), mais dans l'ensemble le récit est cohérent et on aime beaucoup que la violence soit aveugles (bébé, furie, innocent collatéral...) ce qui change aussi des contes de fée à la Disney. La réussite du film vient du mix parfait entre la morale et le gag (son narcissisme est impayable !), l'émotion retenue et l'action virevoltante. Un film qui va à 100 à l'heure, efficace et fun.

Note :                 

Singe (2023) Anthony ScacchiSinge (2023) Anthony Scacchi

14/20